SUR INSTRUCTION de John Kwet Mwan Kwet, le ministre intérimaire des Hydrocarbures, une équipe d’inspecteurs de ce ministère effectuera incessamment une mission à Kananga et Mbuji-Mayi pour faire le point sur l’état des infrastructures de stockage et de transport dans l’espace Grand Kasaï ainsi que sur l’état des lieux du réseau ferroviaire de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC).
Une première mission a été dépêchée du 28 au 30 mai dernier à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, auprès de la SNCC et des sites de FTL Pipelines. Motif : procéder à la collecte des données complémentaires devant servir à la descente dans le Grand-Kasaï. Selon un membre de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) locale, qui s’est confié à la presse, la Société nationale de chemins de fer (SNCC) fait face aux difficultés des wagons.
Les routes et les taxes posent problème. Le pont reliant les provinces de Lomami et Haut-Lomami pose également problème. Il est donc difficile d’acheminer le carburant au Kasaï-Oriental.
Par ailleurs, les opérateurs économiques, membres de l’Association des pétroliers indépendants du Kasaï-Oriental, lient principalement la rareté de ce produit aux impositions à géométrie variable des administrations fiscales provinciales de la région. Les opérateurs économiques du secteur, craignant de se faire ravir les produits, une fois exposés, par l’équipe de recouvreurs, créent ainsi la rareté du carburant le marché.
Mais la pénurie des produits pétroliers risque de s’aggraver davantage avec la fin redoutée de la prestation du Service des entreprises pétrolières (SEP) dans la région du Kasaï.
Les Centre-Kasaïens sollicitent par ailleurs de l’État l’entretien permanent de l’axe routier Kananga-Matamba-Mbula-Mbula-Bunkonde- Ndekesha-Kambundi-Bilomba-Kalamba-Mbuji, en cette période de la saison sèche. Par ailleurs, SEP accuse la SNCC de bloquer tout compromis pour ravitailler le Kasaï. SEP et SNCC se rejettent la responsabilité dans la pénurie des produits pétroliers qui va crescendo dans l’espace Kasaï.
Difficultés structurelles
Dans sa correspondance adressée aux entreprises commerciales des produits pétroliers et coactionnaires de SEP, le Service rapporte notamment que les compagnies d’aviation desservant Mbuji-Mayi et Kananga éprouvent d’énormes difficultés pour se ravitailler en Jet A-1, carburant le plus utilisé par les aéronefs des compagnies d’aviation de la place. SEP impute la responsabilité de la situation à la SNCC qui transporte, en effet, les produits pétroliers depuis Lubumbashi pour le Kasaï.
La SNCC tient, en effet, à ce que le SEP paie cash tous les frais de transport wagons citernes. SEP regrette que la SNCC ait adopté une attitude qui bloque tout compromis. Par ailleurs, la SNCC entretient le flou en cas de perte de carburant sous sa prise en charge. Visiblement, le dialogue des sourds entre les deux entreprises, chacune ayant campé sur ses positions.
Le Service des entreprises pétrolières a finalement sollicité l’implication des responsables des entreprises coactionnaires dans l’espoir de fléchir la position de la Société nationale des chemins de fer. La Société nationale des hydrocarbures, (SONAHYDROC, ex-COHYDRO) dispose de 36 % des parts au sein de SEP et est le représentant de l’État qui est d’ailleurs son unique actionnaire. SEP voudrait-il donc pousser le gouvernement à intervenir directement, s’interrogent des analystes ?
Les autres entreprises concernées dans l’affaire sont notamment Total DRC et Engen DRC qui se partagent le reste des parts de SEP, soit environ 64 %. Mais jamais l’entreprise qui est née des cendres de SOCOPETROLE – entreprise coloniale – n’a connu un Congolais comme numéro un. Le poste le plus élevé pour un national et de surcroît représentant de l’actionnaire majoritaire est celui de directeur général adjoint.