LE NOMBRE de jeunes africains augmente rapidement et devrait doubler pour atteindre plus de 830 millions d’ici 2050, estime la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Cette augmentation de la population en âge de travailler pourrait stimuler la productivité et faciliter une croissance inclusive sur tout le continent. Voilà pourquoi, depuis 2006, elle organise chaque année la Conférence économique africaine (CEA) pour favoriser le dialogue et l’échange de connaissances sur divers problèmes et défis auxquels l’Afrique est confrontée. Le thème de la conférence pour cette année est : « Emplois, entrepreneuriat et développement des capacités pour les jeunes africains ». Pour cette conférence, la priorité sera donnée aux articles adressant le thème de la conférence et proposant des recommandations de politique.
La CEA 2019, rapporte-t-on, est organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Programme de Nations Unies pour le développement (PNUD).
Le thème de la conférence, explique-t-on, est parfaitement aligné sur l’Objectif de développement durable (ODD) nº8 : « Promouvoir une croissance économique partagée et durable, le plein emploi et un travail décent pour tous ». De plus, il correspond aux aspirations de l’agenda 2063 de l’Union africaine où « le chômage des jeunes sera éliminé et les jeunes africains bénéficieront du plein accès à l’éducation, formation, compétences et technologies, services de santé, emplois et opportunités économiques (…) ».
Les défis du marché du travail
En tant que « pionniers de la société de la connaissance africaine », les jeunes contribueront de manière significative à l’innovation et l’esprit d’entreprise sur le continent à condition que toutes les ressources nécessaires soient mobilisées pour leur permettre de réaliser leur plein potentiel.
Le thème de cette année s’inscrit également dans les programmes des partenaires, la BAD, le PNUD et la CEA. Ces institutions conviennent qu’une population jeune, compétente, productive, innovante et entreprenante, préparée de manière adéquate aux défis actuels et futurs d’un marché du travail de plus en plus dynamique, peut être un catalyseur pour lutter contre le chômage des jeunes et contribuer à une croissance économique inclusive et durable.
La conférence vise à réunir des représentants de la jeunesse, des chercheurs, des décideurs, des partenaires de développement et d’autres acteurs pour débattre de l’évolution récente des questions relatives à l’emploi de jeunes en Afrique, au développement de leurs compétences et à leur esprit entrepreneurial, et tirer des enseignements des réformes actuellement mises en œuvre.
Elle permettra d’examiner les données factuelles les plus récentes et les défis émergents en matière de chômage chez les jeunes, de développement des compétences et des capacités en Afrique, pour éclairer la mise en œuvre des stratégies et identifier les politiques novatrices et réalisables fondées sur des éléments probants.
Soutien financier de l’UE
La conférence inclura finalement des présentations de qualité sur la recherche orientée vers les politiques à la fois par des universitaires et de jeunes chercheurs talentueux du continent qui débattront et recommanderont des options de politiques sur la manière de remédier aux inadéquations persistantes entre les besoins du marché du travail et les compétences acquises par la jeunesse africaine.
La Commission de l’Union européenne (UE) est en phase avec l’Accord de libre-échange continentale africaine.
Un paquet de 40 millions d’euros est destiné à attirer des investissements pour la création d’emplois et la croissance. C’est ce que révèle Ranieri Sabatucci, l’ambassadeur de l’UE auprès de l’Union africaine (UA). Concernant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), la perspective à long terme consiste à créer un accord global de libre-échange de continent à continent entre l’UE et l’Afrique, déclarait en septembre dernier, Claude Juncker, le président de la Commission européenne sortant. Ajoutant que pour préparer le terrain, les accords de partenariat économique, les accords de libre-échange, y compris les zones de libre-échange approfondies et complètes des pays du Nord de l’Afrique et d’autres questions commerciales avec l’UE doivent être exploités au maximum au profit de la ZLECA.
Comme le dit Ranieri Sabatucci, l’objectif est d’accroître davantage les exportations africaines et d’attirer les investissements, notamment dans les secteurs de la fabrication et de la transformation, et d’encourager la création de chaînes de valeur régionales grâce à des règles d’origine souples.
Pour Vera Songwe, la secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la ZLECA peut apporter beaucoup au continent. Par exemple, d’une valeur de 20,8 milliards de dollars en 2013, l’industrie pharmaceutique pourrait atteindre 64 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, créant ainsi plus de 16 millions d’emplois. Elle révèle que cela conduira également à la création de géants régionaux et continentaux et à la prospérité.