LA CONFÉRENCE ministérielle devra affirmer la volonté du continent africain de s’industrialiser et de créer des emplois pour des millions de personnes, en particulier les jeunes, souligne la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Bien que la quatrième révolution industrielle présente des défis pour les pays africains, elle offre également une opportunité de renforcer la compétitivité et de faire un bond industriel, à ne pas manquer.
Pour réduire la pauvreté et rattraper d’autres pays, les décideurs politiques et les entreprises africaines doivent s’adapter et innover dans le nouveau climat du numérique. « L’économie numérique transforme les chaînes de valeur, le développement des compétences, la production et le commerce au niveau mondial. Bien que la quatrième révolution industrielle ne soit peut-être pas encore proche pour l’Afrique, ces changements auront des conséquences majeures sur les efforts de compétitivité et d’industrialisation sur le continent », déclare la CEA.
Les ministres discuteront des moyens à mettre en place pour que les décideurs africains puissent se positionner pour évaluer efficacement les opportunités et les défis de l’économie numérique, afin de permettre aux pays de s’industrialiser et de prospérer à l’ère du numérique. Les progrès dans la technologie numérique offrent aux pays africains des outils nécessaires pour sauter des étapes dans les industries traditionnelles telles que le secteur manufacturier, mais également dans d’autres secteurs et activités essentiels au développement industriel tels que la logistique, l’agriculture, les communications, les services, la croissance verte et les villes intelligentes.
Frontière technologique
Sans investissements ni renforcement des capacités dans ces nouvelles technologies, de nombreux pays africains risquent toutefois d’accuser davantage de retard en matière de frontière technologique. La CEA soutient que de nouvelles politiques sont nécessaires pour faire face à la quatrième révolution industrielle. Les stratégies de développement industriel nationales et continentales devront s’adapter à la nouvelle réalité du numérique pour que les pays africains puissent innover et faire leur retard dans le numérique de manière à ce que ce soit compatible avec le principe de ne laisser personne pour compte.
Orienter les pays nécessitera l’élaboration de stratégies exhaustives d’industrialisation numérique, des investissements dans les infrastructures et les compétences numériques, des initiatives en matière d’innovation et de transfert de technologies et des cadres réglementaires appropriés pour l’économie numérique.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) offre aux gouvernements africains une plate-forme dont l’objectif est d’établir des arrangements institutionnels de coopération sur l’économie numérique, ainsi que des dispositions pour soutenir les capacités et l’industrialisation numériques et connecter les entreprises africaines.
Dans ce contexte, la CEA, en partenariat avec la Commission de l’Union africaine, encourage la mise en place d’une norme technique africaine commune pour les plates-formes d’identification numérique afin que les avantages de l’économie numérique soient accessibles dans différents pays et régions d’Afrique.
Le thème de la CoM 2020 contribuera à sensibiliser les ministres africains à la nécessité de veiller à ce que les stratégies de numérisation soient intégrées dans les cadres de politique et de planification pour ladite industrialisation. La technologie améliorera la qualité des données, la rapidité et la diffusion des résultats du recensement, dit Olivier Chinganya, le directeur du Centre africain pour la statistique de la CEA.