PLUSIEURS centaines de responsables économiques et politiques se sont retrouvés au Quai Branly à Paris en France pour le sommet Pact for Impact, dans l’objectif de « sauver » la planète. Pendant deux jours (10 et 11 juillet), quelque 400 entrepreneurs sociaux, investisseurs, responsables de grands groupes et représentants des gouvernements ont planché sur une série d’engagements qui seront signés lors de l’Assemblée générale de l’ONU, du 17 au 30 septembre prochain, à New York.
L’objectif est de se doter d’une « nouvelle ambition mondiale » qui concilie la performance économique et l’impact social et environnemental. Cette initiative lancée par le ministère français de la Transition écologique et solidaire s’inscrit dans une série d’actions et de programmes œuvrant en ce sens depuis plusieurs années, à l’instar du mouvement généré par le think tank Thinkers & Doers, fondé par Amandine Lepoutre. Sous son égide, il s’est tenu, les 30 juin et 1er juillet, à Essaouira, au Maroc l’Assemblée générale des entrepreneurs et organisations citoyens. « Nous avons dépassé le stade de la sidération. Il faut maintenant trouver de nouvelles méthodes pour passer à l’action », a-t-elle déclaré.
Plusieurs dizaines de dirigeants des grands groupes ou entrepreneurs se sont engagés à « démontrer leur efficacité pour garantir une vie collective de qualité pour les générations présentes et futures en plus de leur performance et de leur viabilité économique ». Les dizaines d’entrepreneurs sociaux présents à cette conférence d’Essaouira ont ouvert la voie aux nouvelles méthodes de mobilisation évoquées par Amandine Lepoutre.
Créer une nouvelle coalition
Face aux nombreux défis écologiques et sociaux, présents et futurs, à savoir changement climatique, lutte contre inégalités, migration, sécurité alimentaire, transition démographique, accès à la santé et à l’éducation, etc., Christophe Itier qui est le haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire (ESS), précise que la volonté est de « créer une nouvelle coalition » avec tous les acteurs étatiques et la société civile, de porter au plus haut niveau une vision politique, de forts engagements et des mesures concrètes pour accélérer la développement de l’économie sociale et inclusive au niveau mondial niveau, afin d’élargir les solutions qu’il apporte au niveau local, et d’en faire un pilier de l’économie de demain.
Le sommet de Paris a abouti à une déclaration commune qui présentera des objectifs internationaux. Ceux-ci seront traduits, dans un second temps, en engagements nationaux volontaires des États impliqués, sur le modèle des contributions climatiques. Le sommet de Paris a dressé un état des lieux des besoins des acteurs afin de construire un lien entre ESS et Objectifs de développement durable (ODD). Les travaux se sont déroulés dans cinq ateliers thématiques destinés à définir un cadre institutionnel adapté, les alliances à construire et la façon de mesurer l’impact social et environnemental afin d’élaborer une feuille de route concrète.
« Il y a urgence à agir, et donc à nous doter d’une nouvelle ambition mondiale qui concilie la performance économique et l’impact social et environnemental. Les entreprises de l’économie sociale et solidaire et de l’économie inclusive peuvent jouer un rôle majeur d’accélérateur dans cette transformation globale, en quête de solutions pour un monde meilleur », précise le site dédié à Pact for Impact. Les mesures de la feuille de route, sortie du Pact for Impact Summit 2019, permettront d’inspirer les États dans la construction de leurs engagements. Ils auront deux mois pour définir leurs engagements afin de les signer à l’Assemblée générale de l’ONU.
Plaidoyer international fort
Ici et là, on estime que l’alliance internationale est une opportunité à saisir pour développer une économie inclusive, partout dans le monde. En effet, il manque un plaidoyer international fort pour l’ESS, qui puisse être porté par un nombre satisfaisant d’États. Pact for Impact offre un cadre formel qui a vocation à perdurer.
Un groupe pilote sur l’ESS existe déjà au sein des Nations Unies. Lancé en 2014, le GPIESSS est présidé par la France. Il compte neuf États membres (France, Colombie, Costa Rica, Équateur, Grèce, Luxembourg, Maroc, Corée du Sud et Uruguay) et travaille sur un guide des politiques favorables à l’ESS, son financement et les mesures d’impact.