L’INITIATIVE, apprend-on, peut compter avec la Banque africaine de développement (BAD) pour sa réalisation. « La banque est là pour soutenir vos efforts. Nous voulons aider à faciliter votre accès direct aux financements climatiques et nous appuierons la mobilisation des fonds pour la mise en œuvre des programmes dans les pays », a affirmé Phillips Gareth, le chef de division au département de changement climatique et de croissance verte de la BAD. Elle pourra également compter sur l’appui de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).
Un atelier international sur la préparation des projets d’investissement pour la réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts (REDD+) en Afrique, a été organisé du 13 au 15 août dans la capitale ivoirienne. Une soixantaine d’experts en gestion durable des forêts venus de 18 pays africains se sont engagés à organiser annuellement un forum sur les investissements REDD+, en vue de mobiliser des fonds destinés à la lutte contre le changement climatique en Afrique. Ils ont également adopté des résolutions qui préconisent également la création et le maintien d’un réseau d’experts africains sur la REDD+, la promotion des mécanismes d’échanges entre les pays, l’engagement du secteur privé dans la REDD+ et la désignation de points focaux du réseau dans les cinq régions de l’Afrique.
Phillips Gareth de la BAD espère voir rapidement l’application des résolutions de l’atelier d’Abidjan : « La Banque est là pour soutenir vos efforts. Nous voulons aider à faciliter votre accès direct aux financements climatiques et nous allons aider à trouver des fonds pour appuyer les programmes dans les pays. » Pour sa part, Koiro Fujino, le délégué de la JICA, partenaire de l’atelier, s’est félicité des discussions : « C’est la première fois que je rencontre ensemble des experts africains sur la REDD+. Ceci est un premier pas car nous avons beaucoup à faire pour aller de l’avant. Nous sommes prêts à accompagner les pays africains dans la lutte contre le changement climatique. »
Quant à Juan Chang, spécialiste principal en forêt et utilisation des sols au Fonds vert pour le climat (GCF), il espère que les participants auront désormais une meilleure compréhension du fonctionnement du fonds. « Cela a été une expérience enrichissante de suivre vos échanges… Nous vous encourageons à promouvoir davantage votre agenda de la REDD+, car en dépit des défis, nous observons un début de résultats », s’est-il réjoui.
« Cet atelier a permis à nos pays d’être mieux outillés pour accéder aux ressources du Fonds vert pour le climat.
C’est ensemble que nous devons porter la voix de l’Afrique devant les instances de prise de décisions portant sur le financement de la mise en œuvre de la REDD+ », a souligné, pour sa part, Parfait Kouadio, conseiller technique au ministère ivoirien de l’Environnement et du Développement durable. « Le dialogue interafricain avec les parties prenantes reste nécessaire pour l’atteinte de l’objectif de la réduction des gaz à effet de serre. La Côte d’Ivoire continuera à jouer la part qui est la sienne pour la réalisation des propositions pertinentes », a promis Parfait Kouadio.
La REDD+ est le mécanisme international conçu dans le cadre de la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) pour offrir une compensation aux gouvernements, aux communautés, aux entreprises ou aux particuliers des pays en développement pour les actions entreprises en vue de réduire les émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts en dessous du niveau de référence établi. L’objectif est d’atténuer les effets du changement climatique en réduisant les émissions nettes de gaz à effet de serre (GES), grâce à l’amélioration de la gestion forestière. REDD+ soutient la création d’une valeur financière pour le carbone stocké dans les forêts, en offrant des incitations aux pays en développement pour qu’ils réduisent les émissions des terres forestières et investissent dans des filières à faible émission de carbone.
Eskom taxée au carbone
La compagnie d’électricité sud-africaine qui est déjà lourdement endettée et qui s’appuie régulièrement sur le gouvernement pour s’acquitter de ses obligations financières, devra payer la taxe carbone, à partir de 2023. La taxe écologique est entrée en vigueur en Afrique du Sud, le 1er juin dernier, mais Eskom bénéficie d’une exemption avant 2023. Selon les estimations de Gina Downes, sa conseillère en chef en économie environnementale, Eskom devra s’acquitter d’une taxe annuelle d’environ 813 millions de dollars. Eskom produit 90 % de l’électricité consommée en Afrique du Sud, et est responsable d’environ 42 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.