LE BARIL de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 60,08 dollars à Londres, en baisse de 0,50 % par rapport à la clôture de jeudi. À New York, le baril américain de WTI pour livraison en octobre s’échangeait à 54,86 dollars, 0,42 % de moins que la veille. « Le Comité ministériel de l’OPEP+ s’est retrouvé jeudi mais aucune décision sur de nouvelles baisses de production n’est attendue avant décembre », a expliqué Craig Erlam, analyste chez OANDA.
Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), réunis jeudi 12 septembre à Abou Dhabi aux Émirats arabes unis, n’ont pas en effet annoncé de réductions supplémentaires de la production d’or noir, mais ont toutefois indiqué respecter les baisses auxquelles ils se sont déjà engagés pour soutenir le marché. Par ailleurs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié le même jeudi son rapport mensuel sur le pétrole, ce qui n’a pas non plus aidé les cours, selon Warren Patterson, analyste pour ING.
Selon l’AIE, la demande mondiale augmentera de 1,1 million de barils par jour (mbj) en 2019 et 1,3 mbj en 2020. « Bien que l’agence n’ait pas changé ses prévisions de croissance de la demande pour 2019 et 2020, elle a en revanche souligné le surplus d’offre qui se profile à l’horizon », a-t-il poursuivi. En effet, les efforts de restriction existants de l’OPEP sont en partie mis à mal par la production abondante en provenance des États-Unis. « Le défi de la gestion du marché reste considérable et ce sera encore le cas pour une bonne partie de l’année 2020 », relève l’AIE.
Les prix du pétrole ont reculé, jeudi dernier, lestés par l’absence de nouvelles baisses de la production des pays exportateurs de pétrole et par un possible apaisement des tensions entre l’Iran et les États-Unis. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s’est établi à 60,38 dollars à Londres, en baisse de 0,7 % (ou 43 cents) par rapport à la clôture de mercredi. À New York, le baril américain de WTI pour livraison en octobre a terminé à 55,09 dollars, 1,2 % (ou 66 cents) de moins que la veille.
Apaisement des tensions
« Le marché s’attendait à une position plus agressive du Comité ministériel de l’OPEP, notamment avec les récentes annonces du nouveau ministre de l’Énergie saoudien, mais ça n’a pas été le cas », a relevé John Kilduff d’Again Capital. Nommé par son père, le prince Abdel Aziz ben Salmane s’est en effet déclaré favorable à une poursuite de la politique de baisse de la production de pétrole. Les cours de l’or noir ont également été lestés par l’anticipation d’un apaisement des tensions entre Washington et Téhéran, dans le sillage du départ, mardi 10 septembre, de John Bolton, le conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale, partisan d’une ligne dure contre l’Iran.
« Il y a des bruits de couloir autour d’une possible rencontre entre M. Trump et [le président iranien] Hassan Rohani, un allègement des sanctions américaines et une augmentation de l’offre iranienne en pétrole, au moins de manière temporaire », a détaillé Kilduff. Pendant les échanges asiatiques, les cours avaient toutefois augmenté, avant d’effacer leurs gains, « aidés par les attentes autour d’une nouvelle amélioration des relations entre Washington et Pékin », a expliqué Carlo Alberto De Casa, analyste chez ActivTrades.
Le président américain a en effet annoncé qu’il reportait au 15 octobre la hausse des tarifs douaniers portant sur 250 milliards de dollars de biens importés de Chine « en signe de bonne volonté » alors que négociateurs américains et chinois reprennent début octobre leurs tractations. La semaine dernière, Donald Trump a annoncé dans un tweet que Pékin s’apprêtait à acheter un grand nombre de produits agricoles américains. Une amélioration des relations commerciales entre les deux géants économiques serait a priori bénéfique pour l’économie mondiale et donc pour la demande d’or noir.