DEPUIS quelques jours, rapporte le cabinet du ministre des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), des individus malintentionnés se font passer, par réseaux sociaux et presse à sensation interposés, pour des membres du cabinet de l’ancien ministre Emery Okundji, le prédécesseur d’Augustin Kibassa Maliba. Ils se livrent à « une campagne de sape » contre l’actuel ministre des PT-NTIC au sujet notamment d’« un bonus libéré au mois de décembre 2019 par le Trésor public, lequel bonus est destiné à l’administration ».
Le cabinet du ministre des PT-NTIC est formel : « Il n’y a aucun bonus à payer aux membres des cabinets ». À ce propos, Séraphin Umba Kapepe, le directeur de cabinet, s’est confié à la presse le 6 janvier dernier pour apporter des précisions. D’après lui, les membres du cabinet sortant ne peuvent plus continuer à revendiquer un quelconque droit à partir du moment où ils ont déjà perçu leurs indemnités de sortie. Ils ont cessé d’être membres du cabinet ministériel depuis septembre 2019, insiste-t-il.
Séraphin Umba note par ailleurs que le bonus dont on parle est destiné à l’administration du ministère et non aux membres du cabinet ministériel. Il précise que le bonus en question intervient plusieurs années après celui perçu en 2009. Et que le même bonus est accordé à d’autres administrations dans les autres ministères. À en croire le directeur de cabinet du ministre des PT-NTIC, il y a bien « mauvaise foi de la part des détracteurs du ministre Augustin Kibassa Maliba qui est un homme respectueux des textes ».
Séraphin Umba dit ne pas comprendre pourquoi les anciens membres des cabinets dans d’autres ministères ayant perçu le même bonus pour leurs administrations respectives ne s’acharnent pas sur les nouveaux ministres. Il rappelle que les membres du cabinet Okundji ont bel et bien perçu la prime de rétrocession du mois de juillet 2019. Prime pour laquelle ils ont vilipendé vainement Augustin Kibassa.
On se souvient que les mêmes personnes avaient remercié publiquement le nouveau ministre des PT-NTIC pour « son sens élevé de respect des textes » qui régissent le secteur notamment en acceptant de leur payer leur prime de rétrocession.
Aujourd’hui, que les mêmes personnes s’en prennent au ministre des PT-NTIC pour réclamer ce qui n’est pas de droit est tout simplement « inconcevable », estime le cabinet du ministre Kibassa. Honte donc aux collaborateurs d’Emery Okundji dont le comportement indigne exige des sanctions.
Sommet africain de l’internet
« Cette agitation à travers les médias à sensation n’est rien d’autre que de la pure distraction destinée à détourner l’attention du patron des PT-NTIC dans sa détermination de matérialiser la vision du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans le secteur des télécommunications en RDC », souligne Séraphin Umba.
Les attaques contre le ministre Augustin Kibassa visent donc à le déstabiliser au moment où la République démocratique du Congo se prépare à accueillir le Sommet africain de l’internet. Le 17 décembre 2019, le ministre des PT-NTIC a échangé à ce sujet avec une délégation d’AFRINIC conduite par Eddy Kayihura, le patron de cette société.
Ce sommet est prévu au mois de juin 2020 à Kinshasa. « Dans ce sommet, nous aurons une phase de formation technique très pratique qui permet aux ingénieurs de toute l’Afrique de développer leurs capacités. Et après cela, nous aurons toute une série de réunions qui détermineront le futur de l’internet en Afrique », a expliqué Eddy Kayihura. Augustin Kibassa a rassuré ses hôtes de l’implication du gouvernement pour le succès de cet événement.
En effet, la migration vers le numérique préoccupe le président de la République et le gouvernement. C’est dans cette perspective que le ministre des PT-NTIC a reçu une délégation de Precision Agriculture for Development (PAD), une structure américaine, et d’Impulse Invest Consulting de la RDC, le 4 décembre dernier. La délégation est venue « solliciter le soutien du ministre Kibassa à la réalisation du projet d’innovation technologique destiné à moderniser le secteur de l’agriculture en RDC ».
Floribert Nyamwoga, le coordonnateur technique d’Impulse Invest Consulting, a indiqué qu’il est primordial que le ministre des PT-NTIC soit au courant de ce qui va se passer. « Nous sommes venus solliciter le soutien du ministre en charge des télécommunications pour l’accompagnement de ce programme d’innovation technologique dans le secteur de l’agriculture. Il s’agit d’accompagner le travail des agriculteurs, là où ils sont localement avec des informations qui sont personnalisées, en rapport avec tous les aspects de la vie et du cycle de l’agriculteur », a-t-il fait remarquer.
La plateforme permettra la circulation et le partage des informations afin de résoudre de nombreux problèmes dans le secteur agricole. Avec une meilleure information en temps réel, chaque producteur pourra être en mesure de poser des actions lui permettant d’optimiser son rendement agricole, a expliqué Floribert Nyamwoga. Pour sa part, Emmanuel Bakirdjian a insisté sur le fait qu’à travers la téléphonie mobile, la plateforme développera des conseils sous forme de messages envoyés par SMS ou d’appels téléphoniques aux agriculteurs en cas de problème. « On est une ONG qui fournit des conseils agricoles aux agriculteurs, aux petits agriculteurs via leurs téléphones portables. Il n’y a rien de très compliqué, on leur envoie des messages SMS ou alors des appels automatiques. L’idée est que la téléphonie mobile aide à atteindre beaucoup d’agriculteurs au niveau national très rapidement, et surtout quand il y a des problèmes ou des insectes nuisibles qui arrivent dans le pays », fait-il remarquer.
Par exemple, au Kenya, il y a une nouvelle chenille qui est arrivée de l’Amérique et qui fait surtout beaucoup de dégâts. C’est arrivé aussi au Congo, dit-il. « Nous avons développé des messages au Kenya avec des conseils pour expliquer aux agriculteurs ce qu’ils peuvent faire pour limiter les dégâts de cette chenille. Nous développons toujours ces conseils en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, les ergonomistes et les experts. Ils sont envoyés par SMS ou alors nous utilisons les appels téléphoniques. En fait, l’agriculteur a juste besoin de décrocher et d’écouter le message. Nous essayons aussi de personnaliser les conseils aux agriculteurs », souligne Emmanuel Bakirdjian.