INDICE : sur la semaine du 30 mars au 5 avril, toutes les zones géographiques ont repris de la hauteur. En Asie, le Nikkei a gagné 8.5 %, soutenu par la baisse du yen et le plan de soutien à l’économie adopté par le gouvernement. Le Hang Seng s’est adjugé 4.7% et le Shanghai Composite 2.2%. En Europe, le CAC40 a enregistré une performance hebdomadaire de 8.2 % et le Dax progresse de 11 %. Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal a engrangé 5.4 %, l’Espagne 7 %. Aux États-Unis, les gains ont été à 2 chiffres la semaine dernière. Le Dow Jones s’est adjugé 13.2 %, le S&P 500 12.2 % et le Nasdaq 100 9.2 %.
Matières premières : tous les yeux étaient rivés sur l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+) qui tenait une réunion en fin de journée de jeudi 9 avril. Les opérateurs espéraient une solution pour réduire les déséquilibres offre/demande qui se sont significativement accentués depuis le début de la crise pandémique. Les pays producteurs d’or noir devaient donc s’accorder sur des baisses de production, dont le marché ne connaît ni l’ampleur, ni les pays y participant. Dans ce contexte, les cours du brut sont restés volatils avec un baril de Brent à 34 dollars, s’écartant du prix du WTI à 26.4 dollars. Les métaux précieux ont été recherchés sur la séquence hebdomadaire. L’or a progressé de 2.5 % à 1 655 dollars tandis que l’argent s’offre une poussée de 5 % à 15.10 dollars. Toutes les composantes du segment des métaux industriels ont gagné du terrain la semaine dernière. Seul l’aluminium est resté sous pression à 1 420 dollars la tonne métrique.
Marchés actions : ASOS est remonté en flèche. Sans doute moins connu qu’Amazon.com, Cdiscount ou Zalando, ASOS est l’un des principaux vendeurs en ligne européen, spécialisé dans l’habillement. Entre lundi 6 avril et jeudi 9 avril, son cours a quasiment doublé, passant de 1 060 à 2 106 GBp, grâce notamment à deux séances mémorables clôturées à +34 % et +28 %. Il faut dire que l’action a connu un début 2020 apocalyptique et qu’elle perd toujours 40 % par rapport au 1er janvier.
La flambée s’est appuyée sur l’annonce de performances solides sur le 1er semestre de l’exercice clos fin août prochain, accompagnées d’une levée de fonds express de 247 M£ et d’une extension du plafond de son crédit revolving. ASOS ne sortira pas indemne de la crise, mais dispose des ressources nécessaires pour faire le dos rond plusieurs trimestres s’il le faut. ASOS est l’acronyme de « AsSeenOnScreen » (« Comme vous l’avez vu à l’écran »), le nom initial de la société créée il y a 20 ans à Camden Town, à Londres, par deux entrepreneurs qui voulaient commercialiser sur internet les copies de vêtements portés par des célébrités.
Marché obligataire : la tendance a été à l’augmentation des taux sur les principales références européennes la semaine dernière. L’OAT française, après avoir tutoyé les 0.17 %, a terminé la semaine proche de 0.11 %, en nette progression depuis ses niveaux de début mars (-0.4 %). Le 10 ans allemand évolue toujours en territoire négatif à -0.34 %, tout comme la signature helvétique à -0.28 %. Toujours en Europe, le BTP italien se stabilise à 1.6 %. Outre-Atlantique, le 10 ans américain fait preuve d’une remarquable stabilité alors que les statistiques économiques du pays vacillent. Le T-bond affiche ainsi un rendement de 0.73 %.
Marchés des changes
Fragilisée par l’échec des négociations des ministres européens pour apporter une réponse commune à la crise sanitaire à l’échelle européenne, l’euro s’est tout de même offert le luxe de gagner du terrain face au billet vert. Le dollar américain s’est ainsi affaissé, les cambistes retrouvant petit à petit de l’appétit pour le risque. Le couple EUR/USD a ainsi progressé pour s’approcher des 1.09 dollars. L’euro a perdu en revanche un peu de terrain face au franc suisse à 1.055 CHF et face à la livre à 0.876 GBP. Les investisseurs se sont détournés aussi du yen la semaine dernière. Le calme règnait donc sur la paire USD/JPY, qui n’a pas pratiquement pas évolué à 109 JPY.
Statistiques économiques : peu de statistiques étaient au programme en zone euro la semaine dernière. En Allemagne, les commandes industrielles ont baissé moins que prévu (-1.4 %, contre -2.7 % attendu) et la balance commerciale a également dépassé les attentes à 21.6B. En France, le PIB aurait chuté de 6 % au premier trimestre selon la Banque de France, plombé par l’épidémie de Covid-19.
Cette semaine en cours sera encore peu chargée, avec la production industrielle en zone euro et l’indice CPI. Aux États-Unis, les stocks pétroliers ont bondi à 15.2M, la semaine dernière, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties à 6 606 K, contre 5 000 K anticipé (6 867 K la semaine du 30 mars au 5 avril). L’indice PPI a reculé de 0.2 % et l’indice du Michigan à 71. Les opérateurs prendront connaissance le mardi 14 avril et le mercredi 15 avril, des ventes au détail, de l’indice Empire State manufacturier, de la production industrielle, de l’indice Phillyfed et des données concernant le logement, ainsi que du Livre Beige de la Fed. Comme on le voit, les marchés optent pour l’optimisme. On ne sait plus s’il faut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Cette indécision se reflète dans le parcours des indices boursiers de la semaine dernière, tantôt en hausse, tantôt en baisse avec des risques de contre-pied significatifs. Toutefois, force est de constater que dans ce mouvement d’accordéon, les avancées se font avec entrain et que les cours des principales places du globe demeurent plus élevés que leur niveau de la semaine du 30 mars au 5 avril.
Il est bien évidemment beaucoup trop tôt pour crier victoire puisque les inconnues restent nombreuses. Dans les plus brèves échéances, les investisseurs resteront extrêmement attentifs à la dynamique des courbes de contaminations dans le monde, à la capacité de l’Europe à formuler une réponse commune à son échelle, mais aussi aux propositions apportées par l’OPEP+ pour sortir de la crise pétrolière. Ici et là, on espérait que le long week-end de Pâques puisse apporter certains éléments de réponse.