ANTONIO Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que pour tirer pleinement parti des avantages et limiter les dommages éventuels, « il est nécessaire de veiller à ce que l’ère numérique soit définie par une coopération internationale accrue ». D’après lui, la feuille de route arrive à un moment critique où la pandémie de Covid-19 accélère la numérisation, mais amplifie les opportunités et les défis. Il a cité la recherche collective sur les vaccins, le travail et l’enseignement à distance, le commerce électronique et d’autres facteurs de cette nouvelle réalité.
Mais Antonio Guterres a souligné qu’il existe également des divisions numériques car beaucoup de gens n’ont pas pour le moment accès à l’Internet. Près de la moitié de la population mondiale, soit 46,4 %, fait remarquer l’Union internationale des télécommunications (UIT), n’est pas encore en ligne. Le secrétaire général de l’ONU souligne également les cyber-attaques, la désinformation, le respect de la vie privée et la sécurité sur le réseau mondial. La nouvelle feuille de route pour la coopération numérique rappelle que l’Internet évolue plus rapidement que les politiques nationales et internationales du secteur. C’est pourquoi le document recommande des actions concrètes. Antonio Guterres demande « à tous les États membres et aux partenaires de l’industrie et de la société civile de développer la collaboration dans le domaine des technologies numériques ». Convaincu que seule la coopération permettra de « connecter tous les peuples d’ici 2030, de respecter les droits de l’homme en ligne et de protéger les plus vulnérables des dangers de l’ère numérique ». La feuille de route est basée sur les recommandations du groupe de haut niveau sur la coopération numérique et sur les contributions des États membres, du secteur privé, de la société civile, de la communauté technique et d’autres groupes.
Réponse appropriée
Selon l’ONU, le groupe, présidé par les entrepreneurs Melinda Gates et Jack Ma, représente « une combinaison sans précédent de disciplines et de secteurs, ainsi qu’une diversité géographique, de sexe et d’âge ». La feuille de route prévoit huit étapes pour une meilleure coopération : réaliser la connectivité universelle d’ici 2 030, afin que chacun ait un accès sûr et bon marché à l’Internet ; promouvoir les biens publics numériques pour ouvrir un monde plus équitable ; assurer l’inclusion numérique pour tous, y compris les groupes les plus vulnérables ; renforcer l’autonomisation numérique, accroître le développement et la formation dans le monde entier ; assurer la protection des droits de l’homme à l’ère numérique, tant en ligne que hors ligne ; soutenir la coopération mondiale en matière d’intelligence artificielle, avec une approche fondée sur les droits de l’homme et la promotion de la paix ; favoriser la confiance et la sécurité en créant un dialogue mondial pour promouvoir les objectifs de développement durable ; et construire une architecture plus efficace pour la coopération numérique, où la gouvernance est une priorité et basée sur la position des Nations Unies. Après la remise du rapport en juin 2019, une série de consultations a été organisée avec les parties prenantes. L’Assemblée générale a également tenu un débat virtuel de haut niveau sur l’impact de l’évolution technologique rapide sur les Objectifs de développement durable (ODD). Y ont pris part Antonio Guterres, le secrétaire général ; Tijjani Muhammad-Bande, le président de l’Assemblée générale ; Mukhisa Kituyi, le secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ; Houlin Zhao, le secrétaire général de l’UIT ; et Liu Zhenmin, le secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les affaires économiques et sociales. Sonia Jorge, la directrice exécutive de l’Alliance pour un Internet accessible ; et Kriti Sharma, la fondatrice de l’ONG All for Good, ont participé à cette session pour le compte de la société civile. Muhammad-Bande a déclaré que « la responsabilité de la communauté internationale est de veiller à ce que les changements technologiques rapides et leurs impacts économiques, sociaux et éthiques soient pris en compte et fassent l’objet d’une réponse appropriée ».