Un nouveau rapport de la Banque mondiale sur l’emploi des jeunes dans la région a noté que des millions d’emplois productifs et bien rémunérés devront être créés pour stimuler la croissance économique, réduire de façon significative la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée en Afrique.
Selon ce rapport publié le 27 janvier à Washington, ces dernières années, de nombreuses économies africaines ont enregistré une croissance économique impressionnante, les niveaux de pauvreté n’ont pas baissé autant que prévu dans la région, et les jeunes, à la recherche d’un emploi mieux rémunéré, continuent d’être désavantagés sur le marché du travail. « Ceci est en partie dû au fait que de nombreux pays africains dépendent largement du pétrole, du gaz et de l’extraction minière, ressources qui dynamisent la croissance économique (sans diminuer pour autant le taux de pauvreté) et créent peu d’emplois pour les jeunes, population en pleine expansion », est relevé dans ce document.
Ce rapport a, par contre, fait constater que dans un avenir proche, près de 80 % de la main-d’œuvre continuera de travailler dans de petites exploitations agricoles et des entreprises familiales. « Bien que le secteur salarié formel se développe très rapidement dans certains pays, il ne peut créer suffisamment d’emplois pour résoudre la problématique de l’emploi des jeunes, défi au centre des préoccupations des dirigeants africains aux quatre coins du continent », est relevé.
Pour le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop, favoriser les investissements dans de grandes entreprises créatrices d’emplois salariés dans le secteur formel est fondamental, mais il ne s’agit, selon lui, que d’une solution partielle au défi de l’emploi des jeunes en Afrique. « Pour les millions de jeunes qui dépendent du secteur informel pour leur survie, il va falloir améliorer l’accès à la terre, aux infrastructures, aux formations professionnelles et au crédit pour leur permettre de prospérer. L’impact sera colossal pour les petits agriculteurs et entrepreneurs qui pourront prospérer à mesure que croissent les économies africaines, en collaboration étroite avec le secteur privé », a-t-il souligné.
Makhtar Diop a, par ailleurs, souligné que l’accessibilité des jeunes africains à l’éducation scientifique et technologique ainsi que l’adaptation de l’enseignement supérieur aux besoins du marché du travail constituent désormais des priorités pour de nombreux pays d’Afrique.
Par contre, pour ce nouveau rapport, l’industrie manufacturière, les services et l’agriculture sont traditionnellement des secteurs à haute intensité de main-d’œuvre, capables de générer des emplois productifs pour les jeunes. « Alors que la population vieillit dans d’autres régions du monde, la main d’œuvre africaine, jeune et qualifiée, pourrait devenir très prisée à l’international à condition que les gouvernements africains investissent dans l’éducation et la formation professionnelle des jeunes », a conclu ce rapport.