LE TREND de la semaine qui a démarré ce lundi 6 juillet, c’est toujours l’incertitude. L’année 2020 est entrée dans sa seconde moitié après un parcours boursier historique sur les six premiers mois, expliquent des analystes économiques. Pour preuve, le niveau moyen de l’indicateur de volatilité (VIX) s’est situé depuis fin février à plus de 40 %. Jamais cette « référence du stress » ne s’est maintenue aussi longtemps sur ces hauteurs, et ceci, malgré les violents rebonds des indices.
Les investisseurs restent donc concentrés sur la reprise des indicateurs macroéconomiques, signes d’un retour progressif à la normalisation. La lecture des différents PMI manufacturiers, puis l’emploi américain ont confirmé le redressement en marche sur toutes les régions du monde.
Pourtant, la récente intervention du patron de la Fed met en relief ce qu’il appelle la « trajectoire extraordinairement incertaine » de l’économie. D’où l’amplitude des politiques conjuguées, monétaires et budgétaires. De quoi régénérer un courant acheteur sur chaque repli indiciel marqué.
Reprise des couleurs
L’amélioration des données macroéconomiques en Europe et aux États-Unis a permis aux places financières de reprendre des couleurs la semaine dernière, et aux valeurs technologiques américaines d’inscrire de nouveaux records absolus. Les perspectives d’une accélération de la reprise économique auront donc entretenu l’appétit pour les risques des opérateurs, ces derniers reléguant au second plan les craintes sanitaires toujours bien présentes notamment en Chine et outre-Atlantique.
Indices. Sur la semaine du 22 au 28 juin, toutes les places financières ont repris de la hauteur, exception faite du Nikkei qui a reculé de 0.9 %. Pour les autres indices asiatiques, malgré la loi de sécurité nationale, le Hang Seng a récupéré 3.2 % et le Shanghai Composite 5.8 %. En Europe, le CAC40 a enregistré la semaine dernière une performance hebdomadaire de 1.7 % alors que le Dax s’est adjugé 3.5 % et le Footsie a perdu 0.2 %. Pour les pays périphériques de la zone euro, l’Espagne a repris 2.6 %, le Portugal 0.7 % et l’Italie 2.7 %.
Aux États-Unis, Wall-Street était fermée le vendredi 3 juillet pour l’Independence Day. Le bilan est particulièrement positif, notamment pour le Nasdaq100 qui a engrangé 5.6 %, avec Tesla (+22.6 %), Amgen (+9.8 %) ou encore Microsoft (+3.5 %). Le S&P500 a gagné 4 % et le Dow Jones, seulement 3.2 %, lesté par les compartiments des financières.
Matières premières. Le brut (pétrole) s’est stabilisé la semaine dernière sur son plus haut niveau du mois dernier, continuant de profiter des espoirs de baisse de la production américaine et d’amélioration de la demande mondiale. La sensible baisse des stocks US a aussi rassuré le marché, soucieux de voir le déséquilibre offre/demande se résorber. Le Brent s’est négocié ainsi autour de 42 dollars le baril tandis que le WTI a évolué à proximité de 40 dollars.
Marché actions
Après avoir inscrit un nouveau record annuel à 1 789 dollars, l’once d’or s’est stabilisée autour de 1 775 dollars. L’argent, quant à lui, a réalisé une performance hebdomadaire quasi-nulle en terminant la semaine proche de 18 dollars. Le compartiment des métaux industriels a enregistré des gains importants sur les cinq derniers jours, en partie soutenu par de bonnes données provenant de Chine. Le cuivre a progressé au-delà de 6 000 dollars la tonne métrique et a retrouvé ainsi ses niveaux de début d’année.
Leader mondial de la signature électronique, DocuSign est basée à San Francisco. La société offre la possibilité à ses clients de pouvoir remplir des formulaires, des contrats ou des documents de prêt à distance y compris sur mobile. Cette gestion entièrement numérique permet en outre d’éviter l’impression de contrats qui font parfois plusieurs centaines de pages. Avec le lockdown mondial, la compagnie a profité de l’engouement des entreprises vers les services digitaux. Cette société, cotée au Nasdaq, compte aujourd’hui plus de 200 millions d’utilisateurs dans le monde et pèse pas moins de 31 milliards de dollars. L’action DocuSign vient de réaliser un rallye exceptionnel en flambant de 141 % depuis le 1er janvier 2020 et de 253 % sur un an glissant, enregistrant records sur records.
Au niveau fondamental, la rentabilité ne se trouve pas encore au rendez-vous à l’image du résultat net négatif de 426 millions de dollars pour l’exercice fiscal de 2019. Cependant, la trésorerie nette s’élève, quant à elle, à 330 millions de dollars.
Marché obligataire. Les écarts entre le Bund et les obligations émises par d’autres États membres de la zone euro se sont réduits au cours de la semaine dernière. Cette poussée d’intérêt pour les dettes d’Europe du Sud a été principalement déclenchée par des rapports de presse affirmant que la Commission européenne présentera prochainement une proposition de compromis concernant la conception du fonds de soutien européen.
La référence allemande s’est traitée avec un rendement de -0.44 % alors que l’OAT française a rémunéré un taux négatif de -0.13 %, un plus bas de quatre mois. Ce parcours baissier des taux se duplique pour le rendement de la dette italienne (1.19 %), espagnole (0.42 %) et portugaise (0.40 %). L’adjudication de titres d’État italiens a attiré une forte demande et devient une des plus sur-souscrite depuis 2012. La Suisse a vu son taux à 10 ans remonter à -0.45 % alors que la stabilisation a caractérisé davantage la trajectoire des rendements aux États-Unis, avec un Tbond qui a généré 0.66 %.
Marché des changes. Sur le marché des devises, la livre a repris quelques couleurs depuis l’annonce de Boris Johnson et sa promesse inspirée du « New Deal » américain pour relancer une économie frappée de plein fouet par la pandémie. La parité GBP/JPY s’est traitée sur 133.80. La devise britannique s’est repris également face au franc suisse à 1.18 CHF et contre le dollar à 1.25 dollar. L’euro s’est stabilisé face à ses contreparties à l’image de l’EUR/USD à 1.1230. La Banque centrale européenne (BCE) pourrait faire une pause après avoir multiplié les mesures de soutien sur plusieurs axes dont le soutien au crédit et la prolongation d’achats d’obligations sur les marchés jusqu’en juin 2021. La monnaie unique a cédé néanmoins un peu de terrain face au franc suisse à 1.06 CHF.
Malgré les derniers chiffres encourageants, le dollar baisse. Les cambistes se focalisent sur l’évolution sanitaire. Graphiquement, le billet vert face au franc suisse semble avoir trouvé un support entre 0.9420 et 0.9450 CHF.
Statistiques économiques. Peu nombreuses la semaine dernière, les statistiques ont pour la plupart rassuré les opérateurs. Que ce soient les indices officiels ou les indices Caixin, les PMI manufacturiers et services ont dépassé les attentes en Chine, demeurant tous au-delà de la barre des 50, qui traduit une expansion de l’activité. En zone euro, ils sont ressortis à respectivement 47.4 et 48.3, tandis que le taux de chômage est remonté légèrement à 7.4 %. On notera également le fort rebond des ventes au détail en Allemagne (13.9 %, contre -6.5 % le mois dernier) ou la poussée de 36.6 % des dépenses de consommation en France (-19.1 % précédemment). Aux Etats-Unis, outre l’ISM manufacturier rassurant ou le bond de 44.3 % des promesses de ventes de logements, ce sont les chiffres concernant l’emploi qui ont réellement suscité l’enthousiasme, avec un taux de chômage à 11.1 % et 4800K créations de postes.