DANS sa présentation du programme du gouvernement, s’agissant de la problématique du transport des produits miniers, le 1ER Ministre a indiqué que son gouvernement s’engagerait à reconstituer la capacité d’intervention de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) avec le concours des opérateurs miniers eux-mêmes, grâce à un fonds alimenté par une quotité de la redevance minière et par leurs propres contributions.
Dans un premier temps, la priorité du gouvernement sera donnée à l’investissement pour la modernisation de la ligne Kolwezi-Dilolo. « Ceci permettra d’améliorer l’interconnexion de l’hinterland minier avec l’Océan Atlantique à travers le port de Lobito en Angola, d’atteindre le standard technique du chemin de fer de Benguela (CFB) et d’accroître les performances du réseau congolais », avait-il déclaré devant les députés.
En ce qui concerne singulièrement la MIBA, Sylvestre Ilunga Ilunkamba s’est engagé à « faire reconquérir à cette entreprise sa place centrale dans l’environnement économique et social du Grand Kasaï en particulier, et dans l’économie congolaise en général ». D’après lui, « cette reconquête passera notamment par la réalisation de nouveaux investissements devant permettre l’exploitation de la roche-mère, la kimberlite, après épuisement des gisements alluvionnaires ». ET de poursuivre : « Toutes ces actions, y compris la certification des réserves du massif 1 du polygone minier, devront impérativement se réaliser dans le cadre d’un plan de relance ambitieux et cohérent. » Des investisseurs se positionnent déjà pour la relance de la MIBA.
Pour le 1ER Ministre, la problématique de relance aussi bien de la SAKIMA que celle de la SOKIMO reste analogue à celle de la GECAMINES et de la MIBA, délestées d’une bonne partie de leurs gisements sans avoir la possibilité de poursuivre leurs exploitations en propre, faute de moyens financiers adéquats. Sylvestre Ilunga avait indiqué que le gouvernement y accordera également une attention soutenue.
Poursuivant dans ce chapitre de l’amélioration de la gouvernance, le 1ER Ministre a rappelé à propos de la problématique des entreprises du portefeuille de l’État et des établissements publics qu’une importante réforme est initiée par le gouvernement depuis 2008, avec le concours technique du Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’État (COPIREP). Selon Sylvestre Ilunga, cette vaste réforme, initiée dans la vision de participation du secteur privé, visait à assurer au portefeuille de l’État un cadre juridique et institutionnel approprié séparant les entreprises évoluant dans le secteur marchand de celles qui sont le prolongement de l’Administration publique ou poursuivant une mission d’intérêt général. Pour les premières, avait-il déclaré, l’objectif était d’adapter leur mode de gestion à celui du secteur privé et de les rendre plus performantes et compétitives au même titre que toutes les autres sociétés soumises aux lois du marché. Pour les secondes, il s’agissait particulièrement de les conformer à la nature juridique de leurs activités et d’améliorer la qualité de leurs services. Constat : « Après plus de 10 ans, seule la réforme juridique de ces entreprises est parachevée. La situation des entreprises transformées en sociétés commerciales ne s’est guère améliorée, l’État ne les ayant pas suffisamment accompagnées notamment dans la modernisation de leurs outils de production. » Ainsi, le gouvernement s’est engagé à mener à bon port cette réforme sur base d’un état des lieux exhaustif de ces différentes entreprises.
La clé de voûte
Le 1ER Ministre s’est donné comme impératif d’asseoir une gestion saine et efficace des finances publiques car elles constituent la clé de voûte des actions inscrites au programme de son gouvernement. Dans le cadre de la gestion des finances de l’État, priorité sera accordée à l’accroissement des recettes budgétaires, à la rationalisation des dépenses ainsi que la maîtrise des déficits budgétaires, en vue de stabiliser durablement l’environnement macroéconomique et de se conformer à notre vision : « vaincre la pauvreté ».
En ce qui concerne les recettes, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a promis que son « gouvernement fera en sorte que la totalité des recettes devant être mobilisées par les régies financières puisse atterrir effectivement dans les caisses de l’État. À cet effet, un train de mesures sera mis en place consistant notamment à lutter contre le coulage des recettes, l’évasion et la fraude fiscale ; à limiter strictement l’octroi des exonérations dérogatoires ; à veiller à la mise en circulation des imprimés de valeur sécurisés ; et à informatiser le système fiscal en matière de déclaration et de perception des impôts.
S’agissant des dépenses, il a engagé son gouvernement à « s’assurer davantage de la qualité de la dépense et de la régularité des procédures budgétaires », et à « exercer un contrôle régulier et efficace à tous les niveaux », avec le concours de l’Inspection générale des finances et de la Cour des comptes, toutes deux après une restructuration en profondeur. Dans le même élan, le gouvernement s’emploiera à faire respecter rigoureusement la loi sur les marchés publics, et à faire de l’appel d’offres le mode par excellence de passation des marchés publics. « Mon gouvernement veillera à instaurer et généraliser l’usage des budget-programmes, afin de faire ancrer dans nos services publics la pratique d’une véritable gestion axée sur les résultats. »
Concernant le pilier sur la gouvernance, Sylvestre Ilunga Ilunkamba attache une grande importance aux rapports avec les institutions financières internationales, en l’occurrence le Fonds monétaire international (FMI), la Banque Mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). « Mon gouvernement va s’employer à définir un cadre stratégique national découlant des priorités définies par le chef de l’État et à mettre en place toutes les mesures nécessaires pour ouvrir la participation, dans un bref délai, de ces institutions et des autres partenaires aux efforts de développement de notre pays. »