CES DEUX visites sont le signe de la volonté de réchauffer le protocole d’accord signé en mars 2012 un protocole d’accord pour la mise en œuvre d’un projet de de coopération bilatérale dénommée « Gestion intégrée des ressources en eau » (GIRE). Depuis qu’il est à la tête du ministère de l’Environnement et du Développement durable, Claude Nyamugabo Bazibuhe fait bouger les choses longtemps restées en veilleuse. Et Hamdy Shaaban, l’ambassadeur de l’Égypte en République démocratique du Congo, apprécie.
Pour la concrétisation du projet GIRE, nous explique Louis Lungu Malutshi, le directeur chef de service des ressources en eau au ministère de l’Environnement et du Développement durable, le gouvernement égyptien avait souscrit une subvention de 10.5 millions de dollars en faveur de la RDC. « Les activités inscrites dans le cadre de la réalisation du projet ont été seulement lancées en 2014. C’est ainsi qu’une prolongation de la période de mise en œuvre du projet a été obtenu jusqu’en 2022 », fait remarquer Louis Lungu.
Enjeu majeur
Le projet GIRE accorde une grande importance à la mise en place du Centre à vocation régionale de prévision des pluies et du changement climatique au sein de la direction des ressources en eau (DRE) du ministère de l’Environnement et du Développement durable. En effet, « la DRE est la seule structure de ce ministère qui a comme attribution spécifique la gestion qualitative et quantitative des ressources en eau ». Dans le protocole d’accord de mars 2012, il a été convenu que le gouvernement congolais mette à disposition le bâtiment qui va abriter le centre et le gouvernement égyptien apporte les équipements de laboratoire high tec (hydro informatique).
Le ministère de l’Environnement et du Développement durable a enfin disponibilisé des locaux dans son site de la 7è Rue Limete. Les travaux d’aménagement sont en cours afin de pouvoir équiper le centre en mobilier. Ce qui va permettre à la partie égyptienne d’y installer le laboratoire hydro-informatique du centre. Pour les experts de la DRE, l’installation de ce laboratoire est un enjeu majeur dans la gestion des ressources en eau du pays et dans la maîtrise des mesures d’atténuation des impacts du changement climatique, non seulement pour la RDC mais aussi pour l’Afrique centrale.
C’est également un outil indispensable pour la DRE de faire aisément la gestion préventive des catastrophes (inondations, sécheresses, impacts du changement climatique…) dans toute la région de l’Afrique centrale. Ce qui va permettre à la DRE d’avoir « une connaissance exacte (certification) sur les ressources en eau du pays, voire par provinces afin de modeler les divers usages ».
Il va de soi que les livrables du centre constitueront une mine précieuse de renseignements pour les autorités du pays, notamment en matière de construction des infrastructures (ponts et chaussées, écoles, centres de santé…) mais également pour les investisseurs qui désirent faire les affaires en RDC en matière de localisation des sites. L’accréditation du centre par l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM) permettra enfin à la RDC de bénéficier des allocations du Fonds vert.
À ce jour, souligne le directeur Lungu, quatre experts congolais ont été formés en Égypte, « deux fois pendant deux mois pour la gestion du centre ». Mais la suite de leur formation devra avoir lieu dans ce centre. Aujourd’hui, l’eau est définie comme « tout gisement d’eau naturelle destinée aux multiples usages ». Vu sous cet angle, souligne le directeur Lungu, « la gestion des ressources en eau exige une maîtrise du cycle de l’eau en amont en tenant compte des effets du climat avant de voir en aval les impacts, surtout négatifs, sur la ressource ». Et quand on parle désormais de « gestion durable des ressources en eau », cela ne signifie rien d’autre que « la prise en compte de ces paramètres ».
Les autres composantes du projet GIRE sont : formation et renforcement des capacités des agents et cadres de la DRE (deux groupes de 12 agents ont été formés en Égypte sur le GIRE et un rapport du secteur GIRE a été rédigé) ; Forage de 30 puits d’eau individuels et avec réseaux par une entreprise égyptienne en collaboration avec le Service national d’hydraulique rural/SNHR du ministère du Développement rural (12 dans la périphérie de Kinshasa et 18 dans l’Est du pays) ; étude de faisabilité pour la construction des infrastructures hydroélectriques sur la rivière Semliki en faveur des populations riveraines dans le Nord-Kivu et en Ituri ; échange d’expériences dans les domaines de l’agriculture, l’élevage et l’irrigation (le ministère de l’Environnement et du Développement durable a mis à la disposition de l’unité de gestion du projet 100 ha dans sa concession de Kinzono depuis 2016 pour former les fermiers congolais sur les bonnes pratiques agricoles et l’élevage avec des meilleurs rendements) ; et gestion du projet et des frais de charges des procédures.