Pour couvrir l’ensemble de cycle électoral 2013-2016, la CENI doit réunir 750 millions usd dont 284 millions pour l’organisation des élections urbaines, municipales et locales, indique une dépêche de l’ACP de Bruxelles. Le Président de la CENI, l’Abbé Apollinaire Malu-Malu Muholongu, a livré l’information mardi 21 janvier 2014 dans la capitale Belge, lors de ses entretiens avec le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, et les membres de la Commission des affaires étrangères de la chambre des représentants. Il a saisi l’occasion pour étaler le chronogramme qui part de l’annonce par la CENI, en février prochain, de la feuille de route de l’ensemble du processus électoral, l’examen par l’Assemblée nationale en mars de différentes lois relatives à ces élections notamment celle devant déterminer et repartir les sièges. «Le processus va débuter par les élections urbaines, municipales et locales», a-t-il fait savoir.
L’Abbé Président a fait aussi part à ses hôtes de l’organisation par la CENI d’une réunion regroupant le gouvernement et les partenaires pour chercher le financement des scrutins. Il a précisé à ce sujet que le gouvernement de la RDC prendra en charge 80% du financement total comme ce fut le cas en 2011, avant de solliciter l’expertise de l’Institut géographique de la Belgique pour appuyer les opérations de fiabilisation du fichier électoral commencées en décembre dernier pour se clôturer en mai prochain. Il a enfin estimé que les élections se tiennent en février 2015 à travers six milles circonscriptions en RDC.
Pour sa part, le ministre belge a rappelé à Monsieur l’Abbé que la communauté internationale suit attentivement le processus engagé en RDC et s’est dit favorable à l’expérience de l’Institut géographique de la Belgique.
Les préoccupations des membres de la commission affaires étrangères de la Chambre des représentants se résument par un audit indépendant du fichier électoral pour la crédibilité des scrutins, une justice équitable pour statuer sur les contentieux électoraux, le financement et le mode du scrutin, l’adhésion de la population au processus, le rôle des médias, le respect de la parité et le coût du recensement administratif.
Budget 2014 : près de 250 millions usd prévus pour les élections urbaines et locales
Rien ne rassure que le gouvernement affiche une réelle volonté d’organiser les élections urbaines, municipales et locales même si au regard des prévisions budgétaires 2014 il ressort des chiffres qui avoisinent les 80% du coût global des opérations électorales à la base telle que réclamé par l’Abbé Président de la CENI, soit 249 millions usd pour un total de 284 millions de usd programés pour ce scrutin.
Dans son plan opérationnel préparé en novembre dernier pour fiabiliser le fichier électoral et stabiliser les cartographies, la Commission Electorale Nationale Indépendante a indiqué que pour parachever le cycle électoral en cours, la feuille de route reste tributaire du redimensionnement territorial des aires de compétence provinciale par l’érection des 26 provinces en Secrétariats exécutifs provinciaux. Ce qui demande au gouvernement de réaliser dans le délai les arrêtés des décrets sur les Entités territoriales décentralisés. Pour montrer que l’institution se déploie déjà sur terrain, une décision de la plénière datée du 22 janvier, vient de nommer les secrétaires exécutifs pour les 26 provinces. Le document signale que deux résultats majeurs sont attendus notamment la production des cartographies opérationnelles stables qui vont répartir les sites de vote au sein de chaque circonscription électorale, la géo-localisation de l’ensemble des villages appartenant à chaque groupement et des communes du pays pour mieux couvrir l’espace national et la fiabilisation optimale du fichier électoral par la récupération maximale des électeurs omis, l’affectation efficiente des villages ou des électeurs aux différents sites de vote. C’est seulement après la réalisation de ces deux opérations que la Céni pourra soumettre aux deux chambres du parlement le projet de loi portant répartition des sièges pour les élections municipales, urbaines et locales.
Le gouvernement est appelé à réaliser son cahier des charges qui consiste en grande partie à disponibiliser les fonds pour la mise en œuvre de ces opérations. Déjà avec 26 provinces et ses démembrements, le personnel électoral va doubler d’effectifs, montrant ainsi l’importance de réaffecter d’autres fonds pour le meilleur fonctionnement de l’institution.