La récente nomination de Judith Suminwa Tuluka au poste de première ministre a été un événement historique et aurait dû marquer un nouveau chapitre prospère pour le gouvernement. Cependant, la célébration a été rapidement ternie par un problème majeur : le retard dans le paiement des salaires des fonctionnaires, à l’exception notable de la police et de l’armée.
En mars 2024, la situation économique, selon les indicateurs, semble favorable. Les rapports de la banque centrale, datés du 3 avril 2024, indiquent que 910,2 milliards de francs, soit plus de 320 millions de dollars américains, ont été alloués au paiement des salaires des fonctionnaires. Cependant, malgré cette affectation budgétaire apparemment généreuse, les salaires restent impayés, semant le doute parmi les citoyens concernant la compétence du nouveau gouvernement à répondre efficacement aux attentes du peuple.
La tradition instaurée par les gouvernements Matata 1 et 2 voulait que les salaires des fonctionnaires soient traités avec la plus grande priorité, avec un paiement garanti au plus tard le 22ème jour de chaque mois. Cette pratique a établi un standard de fiabilité et de respect de l’engagement du gouvernement envers ses employés.
Aujourd’hui, alors que le ministre des finances sortant aime à être reconnu comme le meilleur de l’histoire de la République Démocratique du Congo en raison de la prétendue augmentation des recettes fiscales et du budget, la réalité des faits montre une tout autre histoire. Les retards de paiement soulèvent des questions quant à la gestion des fonds alloués et la gouvernance financière du pays.
La situation est d’autant plus complexe que l’opinion publique commence à voir le ministre des finances comme un obstacle potentiel au succès du gouvernement Suminwa, le comparant à un grain de sable susceptible d’enrayer le moteur d’une machine bien huilée.
Certains membres de la population, moins informés des rouages politiques et administratifs, vont jusqu’à attribuer la responsabilité du non-paiement des salaires à la première ministre Judith Suminwa Tuluka elle-même. Cette méprise souligne une méconnaissance de la période de transition et des responsabilités partagées entre les différents acteurs du gouvernement.
Cet état de fait soulève des questions fondamentales sur la transparence et la communication au sein du gouvernement. Comment se fait-il que les fonds affectés n’atteignent pas leurs destinataires finaux? La nouvelle administration aura-t-elle la capacité de s’attaquer à ces problèmes systémiques et de restaurer la confiance du public?
La gestion des attentes sera cruciale pour le nouveau gouvernement de la première ministre Judith Suminwa Tuluka. Il ne suffira pas de promettre des améliorations économiques, mais il faudra également démontrer une capacité à tenir ces promesses par des actions concrètes, telles que le respect des engagements envers les fonctionnaires et la mise en œuvre de réformes pour une meilleure gouvernance financière.Alors que la première ministre et son équipe se préparent à relever les défis qui les attendent, la population reste en attente de solutions rapides et efficaces qui pourront rétablir la stabilité et la confiance dans un système qui semble,pour l’instant, défaillant