La République Démocratique du Congo partage 10.741 km de frontière avec 9 voisins que sont l’Angola (2.511km), le Burundi (233km), la République Centrafricaine (1.577km), le Congo-Brazza (2.410km), le Rwanda (217 km), le Sud Soudan (626km), la Tanzanie (473 km), l’Ouganda (765 km) et la Zambie (1.930 km). Elle est de ce fait contrainte d’assurer une gestion partagée de ses ressources naturelles.
Dans ce contexte, il faut une gestion concertée notamment des ressources hydriques (fleuve Congo) avec le Congo Brazza, de l’énergie hydro-électrique avec le Burundi, des ressources pétrolières avec l’Angola, l’Ouganda et la Tanzanie, des ressources gazeuses avec le Rwanda, des ressources minières avec la Zambie. Avec la Tanzanie, le pays partage le port de Kigoma, avec le Sud Soudan et les autres pays littoraux, les eaux du Nil. L’Angola revient également en force avec les ressources halieutiques et celles du diamant.
Cependant, à la lumière des statistiques réalisées par nombreuses Organisations nationales et internationales, le volume du commerce entre la RDC et ses voisins se fait au quintuple à l’informel par rapport au formel. Et, ce sont surtout les femmes qu’on voit à l’avant plan. Le rapport de l’ONG Alerte Internationale note qu’en 2012, les échanges entre la RDC d’une part, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie ont été évalués dans le formel à 3.276 tonnes et dans l’informel 16.078 tonnes, avec comme ratio de 4,91 %.
A propos des femmes, nombreux rapports et témoignages révèlent que les commerçantes qui se donnent à cette pratique pour subvenir aux besoins des ménages subissent des viols, violences physiques, harcèlement et pertes des revenus. Quelques cas sont cités entre autres les femmes qui font des navettes entre la RDC et quelques pays voisins dont l’Angola, le Congo, le Rwanda, le Burundi, la RCA et l’Ouganda. Ces comportements attribués aux agents commis aux postes frontaliers sont liés aux tracasseries dont les commerçantes sont les principales victimes.
Ainsi, étant donné que le commerce transfrontalier informel n’est pas interdit dans la mesure où ceux qui s’y adonnent passent par des postes frontières et y paient des frais aux différents services de l’Etat, il faut améliorer les conditions de travail. Pour ce faire, les pouvoirs publics ont la mission d’améliorer les infrastructures, simplifier les procédures et assurer régulièrement une formation aux agents préposés. La RDC est bien entendu membre de la Comesa (Marché commun africain), de la SADC, de la CEAC et de la CPGL mais titube encore à mettre à jour des politiques commerciales d’intégration économiques régionale. Pour leur part et en raison de leurs propres réformes ainsi que de la mise en ouvre du protocole de la Communauté de l’Afrique de l’Est(EA), le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda ont progressé plus loin dans le processus de changement et de renforcement de leurs politiques aux frontières.
Loin de se décourager, le gouvernement multiplie des séminaires et ateliers dans la perspective de faciliter la libre circulation des personnes et des biens aux frontières en assouplissant ou carrément en levant les obstacles majeurs.