CETTE année, le Mining On Top Africa/MOTA organisé du 3 au 4 juillet, sur le thème de « Partenariat minier Europe-Afrique pour un développement durable et inclusif », s’est terminé sur une note des grands souhaits et espoirs d’avenir. Les 230 participants, acteurs-clés du secteur minier africain et industriels du monde entier, venus de plus de 25 pays, ont partagé leurs points de vue sur ce que sera le secteur à partir de 2025.
Le Forum MOTA se tient habituellement chaque année. Il réunit des dirigeants d’industrie, des représentants gouvernementaux, des investisseurs sectoriels, ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes les plus urgents du secteur des mines dans le monde. Considéré comme l’un des événements miniers africains majeurs, ce meeting stratégique est important pour l’approvisionnement de l’Europe en minerais. La conférence permet aux principales parties prenantes de l’Europe d’entrer directement en contact avec des sociétés d’exploration minière d’Afrique. C’est aussi un moment crucial de rester informé, une occasion de forger également des partenariats stratégiques pour l’exploitation minière durable.
Participation accrue
D’habitude, l’événement se penche sur les principaux défis auxquels les partenaires stratégiques et financiers sont confrontés lorsqu’ils investissent dans l’industrie minière africaine. Cet événement est donc le lieu de rencontre des responsables gouvernementaux à la recherche d’investissements dans le pays, des investisseurs, notamment des grandes sociétés minières à la recherche de nouveaux projets, et des explorateurs cherchant à lever des capitaux. C’est tout le sens qu’il convient de donner à la présence à Paris de Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, le ministre des Mines de la République démocratique du Congo/RDC.
Cette année, la participation des responsables gouvernementaux et des partenaires stratégiques a été plus importante que d’habitude au Forum MOTA. Le meeting a donc offert une opportunité aux dirigeants de l’industrie minière de se rencontrer et de réseauter, d’interagir avec les médias, de lever des fonds, d’investir dans des projets et, de manière générale, de s’engager avec les responsables gouvernementaux en vue renforcer l’intérêt des investissements européens dans l’exploitation minière en Afrique.
À Paris, les discussions ont été de haut niveau entre les parties prenantes qui ont débattu ensemble et sans complaisance des défis et des opportunités sur l’équité, indispensable dorénavant, en matière de partenariats Europe-Afrique. L’accent a été particulièrement mis sur l’exploration minière et la promotion d’investissements autrement structurants sur la base d’une collaboration mutuellement bénéfique.
« Cet événement est donc le lieu de rencontre des responsables gouvernementaux à la recherche d’investissements dans le pays, des investisseurs, notamment des grandes sociétés minières à la recherche de nouveaux projets, et des explorateurs cherchant à lever des capitaux. »
Il a été plus question de développement durable et inclusif concernant l’exploitation minière en Afrique mais aussi de l’équité sociale dans les partenariats miniers : transparence, respect scrupuleux des engagements dans la mise en œuvre de la responsabilité sociale par les entreprises, impact environnemental de l’exploitation minière ou, encore, innovations technologiques, contribution substantielle de l’exploitation minière au développement à la base des communautés locales, solutions numériques dans l’exploration, l’extraction, le traitement et la gestion des mines.
Échanges fructueux
De l’avis des participants, au-delà des échanges réciproquement fructueux entre les acteurs sectoriels de l’Afrique et d’Europe, le Forum MOTA 2024 aura été un véritable succès parce qu’il permet de donner un nouveau contenu aux accords de partenariat, ainsi qu’à la dynamique de l’exploitation minière en Afrique et, surtout, à « celle de sa précieuse grande valeur ajoutée au développement durable et inclusif sur le continent ».
Lors de ce forum, à la tête de la délégation de la RDC, Kizito Pakabomba, dont ç’a été la première sortie à l’international depuis sa prise de fonction, a su porter avec brio la voix de son pays. Il a fait part des réformes et projets en cours, ainsi que des perspectives face aux enjeux de la transition énergétique, de la transformation numérique et de la souveraineté industrielle. Son propos a plus porté sur comment développer des partenariats mutuellement bénéfiques entre l’Afrique et l’Europe, tout en minimisant les impacts négatifs des activités minières sur l’environnement et les communautés locales. Il a également lancé un appel aux investissements étrangers dont le secteur minier congolais a besoin. Dans ce contexte, il est temps de changer de cap et d’emprunter la voie durable, a plaidé Kizito Pakabomba. Selon lui, cela exige dialogue et collaboration. Les gouvernements, le secteur privé et la société civile doivent travailler ensemble. C’est dans ce cadre que Freddy Muamba, le directeur général du Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales/CEEC, qui faisait partie de la délégation du ministre, a rappelé aux partenaires techniques et financiers que la RDC représente une immense opportunité pour les entreprises européennes. Avant de les inviter à nouer des partenariats stratégiques avec des acteurs du secteur minier, il leur a présenté la nouvelle orientation stratégique, les projets miniers phares, les opportunités d’investissement dans les minéraux stratégiques dans une nouvelle approche de coopération mutuellement bénéfique aux parties et soucieuse du développement durable.
On retiendra utilement que les débats au forum de Paris ont souligné la nécessité de renforcer les initiatives stratégiques pour garantir un impact positif et durable sur les populations concernées. En alignant les contributions des entreprises minières avec les objectifs de développement communautaire et de durabilité, le gouvernement congolais montre là son engagement à promouvoir une collaboration efficace.
Promulgué en mars 2018, le nouveau code minier congolais aborde ouvertement et directement les questions liées à la responsabilité sociale/RSE et environnementale des entreprises minières afin de les inciter à impacter positivement sur les communautés locales affectées par leurs projets. Parmi les innovations apportées, l’introduction du cahier des charges pour les sociétés minières en rapport avec leur RSE vis-à-vis des populations locales. « Le cahier des charges a pour objet d’orienter et d’organiser la mise en œuvre des engagements des titulaires de droits miniers d’exploitation ou de l’autorisation d’exploitation de carrière permanente relatifs à la réalisation des infrastructures socioéconomiques et services sociaux au profit des communautés locales affectées par ses activités minières ».
« Dans ce contexte, il est temps de changer de cap et d’emprunter la voie durable, a plaidé Kizito Pakabomba. Selon lui, cela exige dialogue et collaboration. Les gouvernements, le secteur privé et la société civile doivent travailler ensemble. »
Obligation est donc faite à l’exploitant minier de « contribuer, durant la période de son projet, à la définition et à la réalisation des projets de développement socio-économiques et industriels des communautés locales affectées par les activités du projet sur la base d’un cahier des charges pour l’amélioration des conditions de vie desdites communautés ». Conformément au principe de la transparence dans l’industrie minière, le nouveau code minier instaure une dotation minimale de 0,3 % du chiffre d’affaires comme contribution aux projets de développement communautaire. Elle est gérée par une entité juridique comprenant les représentants du titulaire et des communautés locales environnantes directement concernées par le projet. Outre le cahier des charges, le code minier de 2018 introduit également le certificat environnemental comme préalable à l’obtention d’un permis d’exploitation. Il remplace l’avis environnemental.
Crédibiliser la RSE
Rentré au pays après le Forum MOTA 2024, le ministre des Mines a reçu Nathalie-Aziza Muana, la ministre des Affaires sociales pour justement échanger les points de vue à propos de la contribution de 0,3 % du chiffre d’affaires des entreprises minières au profit des projets de développement. Comment optimiser cette dotation de 0,3 %, car elle permet de renforcer la RSE des entreprises minières et de contribuer activement au développement des communautés locales ? En participant à la réalisation des projets durables, ces entreprises améliorent leur image et confortent leur acceptabilité sociale dans le cadre de leurs activités et du développement à long terme. Selon le rapport présenté par le comité de supervision de ce fonds, il y a nécessité d’en maximiser les bénéfices communautaires.