Les différents services de l’Etat opérant généralement aux postes frontaliers seront bientôt opérationnels au marché de ’’Lufu’’, qui sépare l’Angola à la RDC par la province du Bas-Congo. Le Gouvernement va ainsi installer un poste frontalier afin de formaliser les activités dans la perspective de la maximisation des recettes.
Telle est la principale recommandation formulée par une mission mixte composée des délégués du gouvernement central, de l’Exécutif provincial du Bas-Congo, de la Fédération Nationale des Entreprises du Congo (FEC) et de la société civile qui s’est rendue sur place pour faire l’état des lieux.
A en croire les données recueillies par les missionnaires, le marché de Lufu brasse d’importantes sommes d’argent. En plus, les marchandises en provenance des pays voisins y entrent frauduleusement. Et de préciser que le marché reçoit par semaine 50 conteneurs de quarante pieds, soit une moyenne de 250 conteneurs par mois. Ils indiquent même que de nombreuses marchandises ne sont pas soumises au contrôle des services congolais. Ce qui constitue un manque à gagner important pour le pays. Ils plaident par conséquent à asseoir tous les services compétents dans le but de canaliser les taxes dues à l’Etat, éradiquer la fraude douanière et permettre à l’Office Congolais de Contrôle (OCC) de remplir sa mission consistant entre autres à vérifier la qualité des produits importés transitant par ce poste frontalier.
La mise sur pied de cette mission est une réplique du Gouvernement à travers le ministère de l’Economie et Commerce qui avait enregistré nombreuses plaintes et doléances de la part des commerçants, d’autres opérateurs économiques et de la FEC qui dénonçaient des tracasseries subies par les services informels opérant au marché de Lufu, de la concurrence déloyale et de la circulation des produits contrefaits, hors d’usage, périmés et de qualité douteuse.
L’histoire du marché de Lufu remonte en 2005. Créé pour favoriser les échanges commerciaux entre les populations habitant les contrées environnantes d’Angola et de la RDC, ce lieu de négoce est devenu à ce jour un grand pool économique où l’on enregistre la fraude à grande échelle. Nombreux commerçants qui se rendaient jadis à Lomé et récemment à Dubaï ont carrément changé de destination. Lufu où le marché et les échanges commerciaux se font une fois la semaine, à savoir le vendredi, est devenu l’El Dorado surtout des femmes. On échange des produits de toutes sortes : les alimentaires, les détergents, les textiles, les combustibles, les boissons, bref, tout. Ceux qui s’y rendent régulièrement déplorent le non assainissement du milieu, le vol, la prostitution, le vagabondage et la délinquance.
Espérons qu’avec l’installation des services de l’Etat, les choses vont changer.