Le volume des forces d’intervention étrangère et africaine à projeter pour venir à bout du bourbier sous régional de l’Afrique centrale reste difficile à fixer au regard de la résurgence presque quotidienne des réalités guerrières et une recrudescence d’attaques de milices locales. « La planification est en cours », a précisé à l’AFP le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de la Monusco, ajoutant que les Nations Unies compte plus de 17.000 hommes en uniforme, rien qu’en RDC. Le déploiement des contingents en Centrafrique, au Sud Soudan, au Soudan et ailleurs montre que la stabilisation de la sous-région requiert des sacrifices et une planification sereine au-dessus de la moyenne sous régionale. Dans ses investigations, Business et Finances dans le souci de poursuivre ses analyses sur la situation dans la sous-région, constate que les planificateurs des opérations militaires en vue de pacifier l’Afrique centrale sont dans l’incertitude chaque jour qu’ils doivent revoir les effectifs à envoyer sur terrain pour mâter les dizaines de rébellions locales et étrangères qui y opèrent. Ce que Martin Kobler avait qualifié de «catastrophe humanitaire» la situation dans les provinces du Nord et du Sud-kivu, et avait fait part de sa «mauvaise conscience» à la suite du redéploiement de l’essentiel des effectifs militaires de la Monsuco dans ces provinces.
Un journaliste perd sa vie dans l’opération Sokola I
Le gouvernement congolais a lancé mardi 15 février dernier un communiqué condamnant l’assassinat d’un journaliste congolais dans une embuscade dans le Nord-Kivu, en territoire de Beni. Le journaliste congolais Germain Kennedy Muliwavyo, a été atteint d’une balle à la tête alors qu’il couvrait les opérations des forces armées congolaises contre le groupe armé de rebelles ougandais ADF. Le journaliste de la Radio Télé Muungano est mort dimanche après avoir été blessé avec deux de ses collègues, selon le porte-parole du gouvernement congolais, précisant que deux de ses confrères sont hors de danger.
Soutenu par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), Kinshasa a lancé mi-janvier une vaste offensive militaire contre les rebelles ADF-Nalu. Présents depuis 1995 dans le nord-est du Nord-Kivu, les combattants de ce mouvement opposé au régime du président ougandais Yoweri Museveni sont accusés de nombreuses atrocités et violations des droits de l’homme.
A terme, l’ONU envisage de déclencher une véritable opération de maintien de la paix, avec près de 10.000 Casques bleus, mais il faudra obtenir le feu vert de l’Union africaine, pour l’instant réticente, et une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
Il n’y a pas que les ADF en débandade et les groupes armées dont Nyakatumba et consorts, mais aussi les Bakata katanga et la LRA au nord Est. L’Ouganda et les Etats-Unis ont fait état vendredi dernier du possible décès du numéro 2 de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), Okot Odhiambo, recherché par la CPI. « Il y a des indications, venues de transfuges, selon lesquelles Okot Odhiambo serait être mort», a déclaré à l’AFP le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, «nos forces vérifient ces informations en ce moment, afin de confirmer qu’il est vraiment mort. Il est connu que les forces spéciales américaines traquent les éléments de la LRA et son chef Joseph Kony. Dans la moitié nord de la province du Katanga, la zone Manono-Mitwaba-Pweto est surnommée le « triangle de la mort » en raison des graves exactions qui s’y déroulent. Elles sont notamment le fait de miliciens « maï-maï », qui réclameraient une meilleure répartition des richesses entre le Nord et le Sud du Katanga ou de miliciens « Bakata Katanga », qui prônent l’indépendance de la province. « Depuis septembre 2013, plus de 60 villages ont été brûlés au cours d’une campagne de terre brûlée par les combattants maï-maï dans les territoires du nord de Manono, Mitwaba et Pweto », indique un communiqué de Ocha publié mardi. La région de Pweto à elle seule héberge quelques 60.000 personnes obligées de fuir leur maison à cause de la violence d’où un total dans la province du Katanga, selon l’ONU, de 402.000 déplacés à ce jour. En 2013, les groupes se réclamant des Bakata katanga ont pénétré dans la ville de Lubumbashi, la deuxième ville du pays et capitale du Katanga et les attaques, en mars et en novembre, ont fait plusieurs dizaines de morts.
Sacrifices…encore des sacrifices !
Déployer, redéployer … les contingents des forces d’intervention. « Un contingent international de 10.000 soldats est nécessaire pour ramener l’ordre en Centrafrique », a estimé le président Denis Sassou Nguesso dans un entretien avec Le Figaro. Actuellement, le pays en est à 6000 soldats de l’Onu et de la Misca en plus de 1600 venus de la France et l’Union européenne envisage de doubler les effectifs d’Eufor en RCA de 500 à 1000. Ce volume est envisagé pour faire cesse les violences entre communautés chrétienne et musulmane. A terme, l’ONU envisage de déclencher une véritable opération de maintien de la paix, avec près de 10.000 Casques bleus, mais il faudra obtenir le feu vert de l’Union africaine, pour l’instant réticente, et une résolution de l’ONU. Le Président Sassou Nguesso, dont le pays a envoyé un millier de soldats en Centrafrique, plaide pour l’augmentation des effectifs des forces internationales à déployer à Bangui afin de réussir à désarmer entièrement à la fois la Séléka et les milices anti Balaka. Jusqu’à quand les africains vont-ils recourir aux forces d’intervention étrangère pour sécuriser leur propre territoire contre les groupes armés et autres milices locales? Il est opportun que des mesures soient prises pour contraindre les dirigeants de ces pays à accélérer les réformes sur le plan militaire et sécuritaire afin d’amorcer le développement intégral de la sous-région dans une paix durable.