Pour sa deuxième édition, la Conférence nationale sur les mines en RDC a choisi Goma, ville symbole de tout le paradoxe congolais : population pauvre sur terre riche. Le Nord-Kivu est une des plus grandes réserves mondiales du coltan, la composante essentielle de l’industrie du téléphone et de l’informatique de pointe. Il est aussi la terre du pyrochlore qui a une importance capitale parce qu’il contient le T-rare, un métal stratégique, qui fait actuellement de la Chine une des grandes puissances mondiales.
Mais, les minerais qui ont réussi à booster les économies des autres pays, n’ont pas encore réussi à apporter le bonheur à la population de la RD-Congo. Ils ne contribuent qu’à la hauteur de 15% au budget national et au Produit intérieur brut. Là où le peuple attendait des mesures fermes pour lutter contre la corruption et la spéculation dans le secteur, fléaux qui empêchent aux opérateurs de commencer par respecter la législature actuelle en payant effectivement ce qu’ils doivent au trésor et aux employés, les politiques se sont limités à annoncer les bonnes intentions.
Pour le premier ministre congolais, Mapon Matata Ponyo, il faut renforcer, actualiser et optimiser le cadre institutionnel, légal et réglementaire du secteur minier. A Goma, le chef du gouvernement a également annoncé la révision du code minier et du processus de certification des ressources. « Le gouvernement devra promouvoir la création d’emplois dans le secteur minier, lutter contre la fraude et la criminalité dans les zones minières, mobiliser et maximiser les recettes minières, s’assurer du respect des responsabilités sociales et obligations environnementales par les opérateurs miniers et dans les carrières et valoriser les produits miniers en les transformant localement », a indiqué Matata Ponyo. Il a tout de même reconnu que les défis dans le domaine des ressources naturelles restent encore majeurs : « Tous les secteurs, miniers, des eaux et forêts, faunes et flore, ressources hydroélectriques et pétrolières, restent encore loin d’être transformés en véritables richesses pour améliorer les conditions de vie des populations ».
De leur côté, les acteurs de la société civile de la RDC, présents à ces assises, ont plaidé pour la mise en place des mécanismes susceptibles d’amener le gouvernement congolais à exporter les produits finis et à faire en sorte que les communautés locales bénéficient de leurs ressources naturelles.
La première édition de la Conférence nationale sur la transparence dans la gestion des ressources naturelles en RDC s’était tenue en février 2013 à Lubumbashi (Katanga). Ces assisses n’ont aucun caractère délibératif ; c’est une somme de réflexions et des avis de quelques experts qui ne sont pas du tout représentatifs des populations concernées. Face aux résultats obtenus, les obsevateurs soutiennent que le problème du Congo ne se trouve pas dans l’absence des lois qui peuvent avoir certes des lacunes, mais dans leur respect par tous, sans discrimination.