Les 44 agents de l’antenne provinciale du service d’Assistance et d’Encadrement du Small Scan Mining (Saescam), direction provinciale du Bas Congo, observent une grève illimitée depuis le mois de décembre 2013, renseigne un agent qui a requis l’anonymat. Ils veulent, par cette action, obtenir de l’employeur, le payement de 16 mois d’arriéré salarial et d’équité dans le traitement.
Il se passe une situation incroyable au sein du Saescam, a déclaré presque en pleur, un agent de ce service. Non seulement que nous sommes impayés depuis près de 16mois, mais il se passe une sorte de discrimination salariale selon qu’on est affecté à Kinshasa, au Katanga, au Kivu ou dans le Kasaï ou dans le Bas Congo, a t’il renchéri. L’arrêté ministériel fixant traitement salarial et avantages prévoit 900$ pour traitement salarial du chef de bureau (responsable du service au niveau du territoire), mais en réalité cette catégorie ne gagne que 200$ dans le Bas Congo. Toutes les catégories sont concernées par cette discrimination, voilà pourquoi après concertation nous avons décidé d’entrer en grève depuis le mois de décembre, a t il conclu.
Depuis lors, la hiérarchie ayant jugé ce mouvement illégal, avait simplement, dans un communiqué diffusé dans les médias de Kinshasa déclaré tous les agents en grève comme des déserteurs. L’inspection du travail saisie de la situation par le comité mis en place par les agents avait interpelé la hiérarchie du service pour revenir sur sa décision car la grève est un moyen légal, pour un employé lésé afin d’obtenir réparation ou respect de ses droits. Depuis lors, la direction a joué à la diversion et à la division des agents grévistes en demandant à certains de se désolidariser du mouvement, à d’autres de retirer leurs signatures du document faisant office de déclaration officielle du mouvement.
Mais rien de tout cela ne fut obtenu, heureusement sinon le ralliement du chef d’antenne du Bas Congo aux thèses de la hiérarchie. En début du mois de juin 14, la direction a annoncé la paie d’un mois de salaire (Mars 13) en demandant par sms aux chefs de bureau de reprendre le travail le lundi 23juin. L’appel n’a pas été entendu sans réponses favorable à l’essentiel des revendications, à savoir : apurement d’une grande partie des arriérés, suppression de la discrimination salariale. Pour le comité qui représente les intérêts des agents, en l’absence d’un syndicat dont la direction n’a jamais autorisé ni l’existence ni le fonctionnement, ce sms n’étant pas un moyen de communication légal et officiel dans l’administration congolaise, le mouvement de grève continue jusqu’à l’engagement d’un vrai dialogue avec les agents par leur comité et la satisfaction de l’essentiel de leurs revendications.