Il n’y en a pas une dizaine dans la capitale, les entreprises qui proposent les jeux de hasard ont une clientèle fidèle surtout expatriée et restent hors de portée de la bourse du congolais moyen.
Il y a une nette différence entre un casino et les établissements où l’on trouve des machines disséminés dans certains quartiers populaires de la ville.
« Les casinos sont de grands établissements qui offrent un large éventail de jeux, avec un certain confort», précise un employé du casino Salut, qui appartient à des sujets ukrainiens. Situé au centre-ville, il a démarré ses activités en 2010. Il offre, en plus des jeux, un bar et une restauration à ses clients. Mais quels genres de clients ? Ceux qui peuvent débourser au moins 100 dollars, pour s’évader dans l’univers des jeux. Malgré le fait que le montant de la pièce pour machine à sous commence à 20 dollars, il faudrait miser au moins 100 dollars. Les autres jeux,- Black Jack, roulette, Oasis Poker, Poker Texas Hold’em…-, ouvrent la mise à partir de 100 dollars.
La majorité des congolais, compte tenu de la modicité de leurs revenus, ne peuvent pas fréquenter les casinos. Il s’en trouve quand même, ceux qu’on peut qualifier de « nantis ». Les clients de ces établissements sont, pour l’essentiel, des expatriés. Et quelques congolais « 100 dollars c’est quoi ? ». « Les Chinois sont les plus grands joueurs chez nous. Nous accueillons aussi pas mal d’Indiens, de Libanais et même des congolais plus ou moins aisés », confie l’employé du casino Salut.
La bonne affaire
Une telle activité, avec une clientèle tirée sur le volet, est-elle rentable ? Notre interlocuteur répond par l’affirmative : « En quatre ans, le casino Salut a ouvert deux autres établissements à Limete et à Lubumbashi. Bientôt, un autre sera ouvert à Brazzaville. A mon avis, une activité qui n’est pas rentable ne peut réaliser de tels résultats ». Ouvert tous les jours de la semaine, l’établissement accueillerait autour 500 joueurs par jour. Pour maîtriser cette affluence, chaque client est répertorié à partir d’un numéro d’ordre.
Force est de constater, malgré tout, que les investissements dans ce secteur des casinos ne sont pas légion. Kinshasa, avec quasiment quelque dix millions d’habitants, n’en compte pas une dizaine. Outre Salut, les plus connus sont, entre autres, le casino Royal, Casino International, Casino Carnaval, Casino Fiesta, Casino Etoile et Grand Casino de Kinshasa. Pour contrer la concurrence, chaque casino trouve des astuces pour attirer le maximum de joueurs. Chez Salut, chaque client qui perd 1 000 dollars en une journée reçoit les dix pour cent de la somme en guise de consolation. Pendant ses trois premières années, il organisait une tombola tous les trois mois à l’intention de ses clients.
Alternative
Face à l’indigence financière qui l’empêche de côtoyer les ‘’nantis’’, le Kinois moyen, qui n’en demeure pas moins amateur de jeux, se rabat sur d’autres établissements qui proposent des jeux à un prix démocratique, dans les quartiers. Pour accéder à la machine à sous, la pièce revient à 500 francs. Comme pour se dire qu’ils sont, eux aussi dans la cour des grands, beaucoup de kinois qualifient ces lieux de « casino ». Les propriétaires, flairant la bonne affaire, trouvent des noms prestigieux tels que Monte Carlo, en référence au somptueux hôtel-casino de Las Vegas, aux Etats-Unis. Outre les machines à sous, les joueurs kinois tentent souvent leur chance dans les jeux ouverts, à l’instar du Paris mutuel urbain (PMU), des cartes à gratter, des courses virtuelles, des jeux de chiffres, des paris sportifs… La Société nationale de loterie (SONAL) et quelques privés, qui investissent peu à peu dans le secteur, proposent ces jeux qui sont à la portée de toutes les bourses.