Terra et African Milling Company Congo (AMCC), deux sociétés agricoles, viennent de recevoir, fin juillet, un financement de 18 millions de dollars destinés à les aider à agrandir leurs exploitations de maïs.
Ce prêt vient de la Société financière internationale (SFI/IFC), une filiale de la Banque mondiale. Les deux compagnies agricoles vont utiliser ce fonds pour agrandir l’exploitation de maïs qui va aller de 1500 à 5000 hectares d’ici 2017. Il est prévu une production de 100 000 tonnes de farine de maïs par an, grâce au moulin récemment mis en activité et qui devra fonctionner à plein régime.
La croissance de ces deux firmes va créer aussi des emplois dans la province du Katanga. Les sociétés prévoient d’embaucher environ 300 employés locaux supplémentaires. Elles assurent également que les bénéfices du projet iront à l’ensemble des communautés locales. Par exemple, le projet a, jusqu’ici, facilité l’accès des résidents à l’eau potable et à l’éclairage public en installant des forages et des lampadaires solaires.
Le partenariat à long terme avec SFI/IFC permettra à Terra et AMCC de réaliser un projet consistant à fournir à la population du sud de la RDC, de la farine de maïs locale à un prix abordable. Le responsable des deux sociétés s’est engagé à fournir des aliments, à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie des habitants du Katanga, selon Rahim Dhrolia, directeur général de Terra et d’AMCC. « Alors que la RDC poursuit sa reconstruction, les investissements directs seront optimisés s’ils peuvent aller au-delà du secteur minier afin de contribuer à la diversification de l’économie du pays. IFC et Terra voudraient envoyer un message fort aux investisseurs internationaux en signalant que l’agro-alimentaire fournit d’excellentes opportunités économiques en RDC et peut transformer les conditions de vie des populations locales » a souligné de son côté, Oumar Seydi, directeur pour l’Afrique australe et orientale de SFI/IFC.
La farine de maïs est un aliment de base au Katanga. Sa demande totale est estimée à plus d’un million de tonnes par an. La quasi-totalité des grains de maïs et de sa farine de la province du Katanga, comme celle de l’ensemble du pays est aujourd’hui importée. Dotée des ressources agricoles importantes, la RDC est le plus grand pays d’Afrique sub-saharienne en termes de superficie. Elle dispose de plus de 80 millions d’hectares de terres fertiles et arables. Elle représente 52 % de toutes les ressources en eau douce du continent. S’il est rationnellement exploité, le potentiel agricole du pays pourrait servir à nourrir un milliard de personnes. Pourtant, environ un tiers des denrées alimentaires consommées en RD Congo est importé. Le poisson de ses lacs et rivières meurt de vieillesse. Les poissons du Tanganyika atteignent difficilement les assiettes kinoises dans la capitale Kinshasa. Ceux des lacs Tumba et Maï-Ndombe ne sont même pas consommés à Mbandaka et Kikwit. Les conditions de conservation étant aléatoires, personne ne se hasarde à investir dans le secteur. Les Congolais se nourrissent grâce à la pêche artisanale. Les petites unités de pêche qui fonctionnaient, jadis, ne sont plus en activité.