L’arrivée d’un éventuel vaccin contre cette pandémie annoncée par la firme pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline Plc (GSK), suscite les espoirs de lutter définitivement contre une maladie qui freine le développement. Surtout en Afrique subsaharienne.
La RDC, parmi les pays les plus touchés en sera le plus grand bénéficiaire. Un communiqué de l’entreprise pharmaceutique, publié en juillet dernier, confirme le dépôt, pour régularisation auprès de l’Agence européenne du médicament de « RTS,S », un protocole au titre de vaccin contre le paludisme. GSK attend voir son produit reconnu comme un élément de prophylaxie contre le paludisme, principalement sur le continent africain, après les assurances obtenues de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour fin 2015. Le processus d’examiner le médicament suit l’élaboration des calendriers de vaccination de l’organisme mondial, surtout pour le cas du paludisme, une des maladies à impact universel sur la santé publique. « Imagine un monde sans paludisme et le nombre de vies sauvées en Afrique subsaharienne où sévit la forme du paludisme concerné par le vaccin ? C’est une victoire », s’exprime un expert en pharmacie. « Cette entreprise va doubler ses revenus, mais produira un impact énorme sur la réduction de la pauvreté dans le monde », estime-t-il. La RDC avec le Nigeria est parmi les pays de l’Afrique subsaharienne les plus touchés par cette maladie due aux piqûres des moustiques.
Un effort de tous
La malaria n’attaque pas seulement les agents de l’Etat, mais aussi les travailleurs du secteur privé. D’où un effort, par tous, est recommandé
Dr Victor Makweng Kaput
Cette annonce avait coïncidé avec les réflexions des experts sur la deuxième génération du Plan d’action mondial contre le paludisme tenues du 8 au 12 juillet, à l’Ecole française de Kinshasa, en République démocratique du Congo. Responsables de programmes de lutte contre le paludisme, représentants de la société civile, agences bilatérales et multilatérales, membres du gouvernement et du secteur privé, ont reconnu que ce plan 2016-2025 nécessite un apport financier accru du secteur privé pour réduire et éliminer le paludisme. Victor Makweng Kaput, président du Conseil d’administration du RBM (Roll Back Malaria), a profité de l’occasion pour inviter les entrepreneurs à s’impliquer davantage dans ce processus. Car, la lutte contre le paludisme a besoin des financements additionnels. « La malaria n’attaque pas seulement les agents de l’Etat, mais aussi les travailleurs du secteur privé », a-t-il dit. Insistant sur la participation active dans les efforts d’assainissement, de prévention de la population, y compris des travailleurs. Il est évident que le taux élevé d’absentéisme au travail dû a des conséquences sur la rentabilité et le rendement des entreprises.
Des chiffres effrayants
Dans le monde, il est officiellement connu que, sur les 600 millions de cas de malaria détectés par an, 75% sont repérés en Afrique subsaharienne. Les experts confirment que les plus grands foyers se trouvent en RDC et au Nigéria. D’après le Plan mondial de lutte contre le paludisme, deux étapes sont nécessaires pour maîtriser la maladie : élargir les interventions préventives et thérapeutiques et assurer un contrôle régulier sur la durée. Selon l’OMS, la vaccination permet d’éviter plus de 3 millions de cas de décès par an, dus à diverses maladies dont le paludisme. Plus de 22,6 millions de nourrissons, dans le monde, ne sont pas couverts par les services de vaccination. Cela appelle des efforts particuliers à fournir pour atteindre des zones isolées et défavorisées. Les récentes statistiques du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) signalent plus de 8 millions de cas de paludisme recensés en 2013 dont 20.000 décès. L’importance d’un éventuel vaccin s’avère donc indispensable, en attendant le curatif à travers des médicaments telles la quinine, le Fansidar, l’Artésunate-Amodiaquine. En y associant l’aspect préventif notamment l’usage de la moustiquaire imprégnée d’insecticide, la pulvérisation intra-domiciliaire, et l’assainissement du milieu.