La rencontre, fin juillet, entre des jeunes africains et le président américain, a été un véritable sommet avant celui des chefs d’Etat et de gouvernement organisé, en ce début de mois, pour renforcer les investissements, la sécurité, la protection de l’environnement en Afrique et promouvoir la démocratie, les droits de l’homme et la culture.
Si la tradition annuelle a été respectée, en organisant une nouvelle session de la « Young African Leadership Initiative » (Yali), le contenu des travaux de 2014 a connu un autre essor, en raison des thèmes abordés par les participants, mais aussi de l’insistance faite par le président Barck Obama sur la nécessité, pour l’Afrique, de préparer une « autre » génération de jeunes entrepreneurs. Pendant six semaines, 500 femmes et hommes, sélectionnés parmi les quelque 50.000 candidats enregistrés dans les différents pays du continent, ont reçu dans une vingtaine d’universités américaines, des notions sur l’entrepreneuriat, le leadership civique et l’administration. La majorité de ces jeunes leaders provenait des secteurs de l’enseignement, du droit des affaires et de la médecine. Ils ont longuement échangé, avec des personnes-ressources américaines, sur des sujets actuels comme la démocratie, les modifications constitutionnelles, la corruption, l’égalité des chances. Ce programme, initié par Barack Obama pour aiguiser la créativité et le talent des jeunes leaders africains en leur permettant d’acquérir des compétences et des techniques susceptibles de faciliter des changements durables et des progrès significatifs en Afrique, va changer de nom et s’appellera, désormais, « Mandela Washington Fellowship for Young African Leaders ». Dès 2015, des centres régionaux, établis dans quatre pays africains (Ghana, RSA, Kenya et Sénégal) vont accueillir des jeunes africains, soucieux d’acquérir une formation professionnelle de haut niveau. Dans sa communication faite aux jeunes africains présents à Washington, le 28 juillet, le président américain a expliqué que le destin de tout un continent était entre leurs mains. Ils doivent savoir, notamment, dire aux responsables de leurs pays ce dont ils ont besoin. Il a ainsi indiqué que « les jeunes doivent demander beaucoup à leurs dirigeants », en posant clairement le diagnostic de différentes situations. Mais, il ne faut pas que la jeunesse se trompe sur l’idée selon laquelle, « il y aurait une voie africaine » pour le développement intégré. « Faire les choses à l’africaine, ce n’est pas arrivé au pouvoir et, d’un coup, avoir deux milliards de dollars sur un compte en banque, en Suisse », a-t-il dit. Ce message a été, certes, retenu pas les premiers destinataires, mais aussi, par les chefs d’Etat et de gouvernement qui se sont retrouvés quelques jours après dans la capitale fédérale américaine. Ils sont, en majorité, accusés d’enrichissement illicite et d’entretenir une corruption généralisée dans leurs pays respectifs. Le mal de s’accrocher au pouvoir Déjà en 2010, Barack Obama avait, devant le premier groupe de jeunes africains ayant inauguré cette initiative visant à renforcer les capacités individuelles et collectives ainsi que le perfectionnement des compétences des dirigeants africains, demandé à la jeunesse de contribuer, d’une manière forte, aux efforts d’enracinement des principes démocratiques dans leurs pays et de ne pas prendre, comme exemple, « la génération des indépendances qui s’est accrochée au pouvoir ». Une fois de plus, cette exhortation avait été davantage analysée par les différents hôtes du président américain. En arrivant ce mois, dans la capitale fédérale, ils ont encore cette réflexion en tête. En fait, un grand nombre d’entre eux n’ont pas encore pris une position claire sur les allégations faisant état de leur volonté à rester au pouvoir, en dépit de l’expiration de leurs mandats constitutionnels. Pour sa part, Washington a déjà exprimé, à travers plusieurs canaux, son option de ne pas accepter les éventuelles révisions de la constitution, visant à maintenir au pouvoir, des dirigeants qui sont fin mandat. A Washington, plusieurs chefs d’Etat africains auront, par ailleurs, maille à partir avec des animatrices et animateurs des organisations de la société civile ainsi que des partis politiques de l’opposition. L’un des plus visés, par ce cas de figure, est le président rwandais Paul Kagame. Des collectifs de citoyens burundais, congolais et rwandais ont appelé à une manifestation, le 4 août, dans le périmètre de la Maison blanche, contre sa participation à ce sommet. Ils l’accusent d’être, directement ou indirectement, l’instigateur des événements malheureux qui endeuillent la région des Grands Lacs africains, depuis plus d’une dizaine d’années, et ont provoqué la mort de plus de 6 millions de congolais et de réfugiés rwandais. Cependant, d’autres leaders de la société civile africaine ont été invités dans la capitale fédérale pour prendre part à des travaux d’un forum qui a comme thème : « Vers un programme d’action pour la démocratie ». Des personnalités comme Mgr Desmond Tutu (RSA), l’écrivain Woyilé Soinka (Nigeria) ou l’environnementaliste Joseph Bobia (RDC) seront de la partie. Ces activistes vont ainsi rappeler aux dirigeants africains le respect des principes démocratiques et la