Ce système qui permet, via un simple téléphone, d’envoyer et de recevoir de l’argent, et de payer biens et services s’implante désormais en Roumanie.
En mars dernier, le Mobile Banking a été lancé dans un premier pays européen, la Roumanie, où un millier de points de distribution sont déjà ouverts. Ce nombre est censé tripler, d’ici la fin de l’année. « Le plus important est que je gagne du temps. En plus je crois que les frais sont moins importants », explique un ingénieur roumain à l’AFP. Il indique que ce système est « un complément idéal » aux services bancaires en ligne.
« Tout le monde a un téléphone mobile et il est très simple d’envoyer et de recevoir de l’argent ou même d’effectuer des paiements », ajoute-t-il. Selon Michael Joseph, qui dirige le secteur « argent mobile » de Vodafone, la Roumanie a été choisie comme rampe de lancement européenne, car de nombreux Roumains sont toujours tributaires de l’argent liquide.
« La majorité d’habitants en Roumanie a au moins un téléphone mobile, mais plus d’un tiers n’a pas accès au système bancaire », souligne-t-il. Vodafone estime à sept millions, le nombre de clients potentiels et en espère 300.000, d’ici fin 2014.Les Roumains pourront effectuer jusqu’à 9 000 dollars de transactions quotidiennes.
Pourtant, s’attaquer aux marchés occidentaux représente de nouveaux défis : les reglementations, notamment bancaires, sont différentes et les consommateurs ont déjà accès à des multiples services financiers, notamment en ligne.
« De l’Afrique de l’Est à l’Europe de l’Est, c’est quand même phénoménal quand on y pense »explique à Nairobi, Michael Joseph. Je pense que c’est quelque chose que le reste du monde peut regarder, en se disant qu’il ya des idées qui peuvent émaner du monde en développement et être amenées vers le monde développé. » Le géant britannique de téléphonie est l’actionnaire principal (40% des parts) de safricom, premier opérateur kenyan, et participe à la conception et au lancement en 2007 de M-Pesa, au Kenya. Depuis son lancement, le service a connu une croissance et a vu transiter 30 milliards d’euros, rien qu’au Kenya, où il est désormais partie intégrante de nombreuses personnes.
Régler ses factures via le phone
L’application, utilisable sur les modèles de téléphones portables les plus simples, permet de régler ses factures d’eau ou d’électricité, de payer une addition dans un restaurant, une consommation dans un bar ou une course en taxi, mais aussi d’envoyer de l’argent à ses amis proches.
La somme minimale est de 8 centimes d’euros, le maximal est de 600 euros. Un maximum de 1200 euros de transactions journalières, est autorisé. Le destinataire de l’argent peut conserver la somme sur son compte M-Pesa et l’utiliser ensuite pour payer à son tour un bien ou un service, ou retirer le montant en liquide, chez l’un des nombreux agents repartis à travers le pays, avec son téléphone et une pièce d’identité. Certains commerçants ou supermarchés acceptent également de donner du liquide contre l’envoi de la somme correspondante par M-Pesa. Le système a, depuis, été exporté ailleurs, en Tanzanie, en Afrique du Sud, en Egypte, au Lesotho, au Mozambique, en RDC ainsi qu’en Inde et au Fidji. Selon Vodafone, plus de 1,2 milliard de dollar est échangé via M-Pesa chaque mois à travers le monde. Longtemps, l’Afrique a dépendu des technologies développées à l’etranger.Mais un système kenyan de transfert d’argent par téléphone mobile, qui a révolutionné la vie quotidienne de millions d’habitants de ce pays d’Afrique de l’Est, veut gagner le terrain européen.