Cette entreprise publique, assistée techniquement par la Régie autonome parisien (Ratp), en est actuellement à 500 bus dans la capitale. Mais le besoin en transports en commun, dans la ville, reste immense.
Depuis la fin du mois d’août, l’entreprise publique « Transports au Congo », Transco en sigle, a décidé mettre sur les artères de la capitale congolaise 200 nouvelles unités de ses autobus. Plus de deux ans après sa création, cette société d’Etat veut ainsi, selon son directeur-général, le français Dominique Maussion, « améliorer le transport urbain » et contribuer à mettre une croix aux « bus Esprit de mort ».
Chaque mois, Transco facilite la mobilité à 3 millions de kinois.
A Kinshasa, Transco a ainsi, en circulation, un charroi de 500 unités. A en croire ses statistiques, cette société facilite, chaque mois, la mobilité à 3 millions de Kinois. Avec le renforcement de ses interventions sur le terrain, ce nombre devrait s’accroître. Cela pourrait supposer que les habitants de la capitale auront moins de difficultés de déplacement, en cette période de la rentrée scolaire. Mais, il faudra encore compter avec les opérateurs économiques privés. Si le gouvernement provincial de Kinshasa a pris un certain nombre de dispositions légales pour assainir ce secteur, sur le terrain, les difficultés de mobilité sont toujours là. Des milliers de Kinois ne parviennent pas à honorer des engagements, en raison de ces perturbations connues, chaque jour, dans les différentes connexions des lignes interurbaines. Toutes sortes de véhicules se retrouvent dans ce secteur, sans répondre aux normes exigées. C’est le cas des motos-taxis, qui sont en train de contrôler un espace considérable dans cet environnement des transports en commun à Kinshasa. Comme un grand nombre de quartiers des communes de la ville ne sont plus, pour diverses raisons, accessibles, par le biais des véhicules « quatre roues », les motos s’imposent par leur capacité d’amener les clients à la destination ultime. Dans une étude faite sur la mobilité dans la capitale congolaise, il y a presqu’une dizaine d’années, l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) estimait qu’à l’orée 2005, pour faciliter un déplacement « aisé » à Kinshasa, il fallait mobiliser « 5015 unités de transport, pour un coût d’investissement de 351,3 millions de dollars ». La ville devait alors afficher « 4.770.000 voyages, par jour, dont 2.457.000 effectués par bus ». Or, dix ans après, il faut accepter que la demande a pris une proportion plus élevée. La population kinoise s’est considérablement accrue. La pression démographique est très forte dans une ville où la plupart d’aménagements se font de manière anarchique. D’autres études ont déjà recommandé une diversification des modes de transport. L’une d’elles préconise le développement du système de tramway. Cela pourrait être concrétisé sur deux itinéraires desservant, chacun, 12 des 24 communes de Kinshasa. Fort de 50 rames, d’une capacité de transport de 350 passagers, le tramway pourrait faciliter le transport à 250.000 personnes, par jour. En attendant la réalisation de ces différentes projections, la société Transco a annoncé qu’elle va étendre ses activités dans deux autres villes du pays : Lubumbashi et Kisangani. L’objectif est de couvrir, chaque année, deux villes, dans le pays. Transco emploie 1.800 agents. Selon des sources concordantes, elle n’obtient de l’Etat congolais qu’une subvention en carburant. Le contrat, liant les deux parties, énoncerait que le gouvernement doit aussi contribuer à la prise en charge des coûts d’exploitation. L’assistance technique est assurée par la Régie autonome des transports parisiens (Ratp).