La stratégie du Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (Copirep) a été de segmenter les entreprises selon leur objet social. Celles classées dans le secteur de l’énergie ont bénéficié d’un traitement différent.
Le processus suivi par le Copirep, pour définir la stratégie de restructuration des entreprises publiques, comprend trois étapes de base : le diagnostic général de l’entreprise sur le plan technique, opérationnel, organisationnel et financier, la définition et la mise en œuvre de la stratégie de restructuration de l’entreprise sur la base des résultats du diagnostic, l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan social d’accompagnement de la restructuration. Sur le diagnostic, toutes les conclusions sont unanimes pour décrire un tableau sombre de toutes les entreprises publiques : gestion calamiteuse, climat social malsain, arriérés de salaire, rendement insuffisant, personnel peu professionnel, pléthorique et vieillissant. Les solutions proposées peinent à mettre toutes les parties d’accord. Pour le cas de la Regideso, la stratégie de restructuration du Copirep s’étale sur deux phases : une phase de stabilisation et de redressement, d’une durée de cinq ans, et une phase de restructuration en profondeur. La phase de stabilisation et de redressement a pour objectif d’améliorer les performances techniques, commerciales et financières de la Regideso, en vue de rétablir son équilibre d’exploitation et financier, à court et moyen terme, de moderniser sa gestion et de préparer sa restructuration, sur des bases saines. En 2012, un contrat de service fut signé entre la Regideso et un opérateur privé : le groupement sénégalaise des eaux et cabinet « Finagestion.» C’était pour d’aider cette société nationale à atteindre ses objectifs. Un contrat d’audit technique et financier pour le suivi et le contrôle de l’exécution des contrats de performance et de services a été conclu avec la firme Lahmeyer International Gmbh, en association avec N Consulting. L’objectif visé dans ce contrat est de renforcer les capacités de l’entreprise dans certaines fonctions clés de gestion, qui constituent des domaines critiques pour son redressement. Il s’agit de la gestion financière et commerciale, la gestion des ressources humaines et la gestion technique. Depuis cette période, les congolais, dont seuls 26% ont accès à l’eau, sont impatients de voir les indicateurs s’améliorer, pour un pays qui est aussi un scandale hydrographique. La réforme du secteur de l’eau est financée à concurrence de 190 millions de dollars par la Banque mondiale, à travers le Projet d’alimentation d’eau potable en milieu urbain (PEMU). Dans les termes du cahier des charges convenu avec cette institution financière, la restructuration en profondeur de la Regideso va consister en la transformation, en société de patrimoine, techniquement et financièrement viable, propriétaire et/ou concessionnaire des infrastructures de production et de distribution d’eau, la redéfinition des périmètres de ses centres d’exploitation, en fonction des critères de viabilité technique, économique et financière, sans forcément suivre la logique de la décentralisation administrative et politique du pays. Il y a aussi la cession de l’exploitation des activités de production et de distribution d’eau à des sociétés d’exploitation privées et/ou publiques à travers des contrats de partenariat public privé (Ppp), à conclure sur les périmètres des centres préalablement redéfinis.