D’ici la fin de cette année, plusieurs quartiers de cette commune seront desservis en énergie électrique, à condition que les travaux, ralentis à causes des revendications salariales des ouvriers pendant un temps, s’accélèrent.
L’implantation des poteaux devant soutenir les câbles pour le transport du courant électrique est en cours d’exécution au quartier Musangu, dans la commune de Mont-Ngafula. Zamba Télécoms, une cité située à environ 15 km de l’Université pédagogique nationale (UPN), figure aussi parmi les bénéficiaires de ces travaux financés par la Banque africaine de développement (BAD), dans le cadre du Projet d’électrification périurbaine et rurale (PEPUR). Cette institution bancaire a mis à la disposition de la Société nationale de l’électricité (Snel) des ressources financières évaluées autour de 105 millions de dollars, pour l’exécution de ce projet qui poursuit l’objectif principal d’électrifier cinq quartiers dans cette grande municipalité de Kinshasa. Au moins 30.000 nouveaux abonnés des zones périphériques devront être branchés. Ce raccordement est conditionné par le paiement de 63.500 francs à la Snel.
Soupçon de détournement
L’exécution de ces travaux, confiée à l’entreprise « Ray Group », a connu un temps mort pour ne reprendre que le 8 septembre, à cause d’un problème de « détournement » des fonds destinés au payement des ouvriers. Jusqu’alors, ces derniers se plaignent du non-respect des engagements pris par cette entreprise qui travaille en sous-traitance. Selon eux, l’arrangement fait entre les deux parties prévoyait que chacun, bien que journalier, devait mensuellement toucher pas moins de 250 dollars. «Sur les deux mois de travail effectués, nous avons perçu, sans aucune autre explication, 50 000 francs qui n’équivalent même pas à un mois du travail abattu », se plaint Trésor, un des journaliers. « Après nous avoir fait rudement travailler, les responsables de cette entreprise ont disparus avec nos salaires, pendant presqu’un mois », regrette Tsala. Une nouvelle équipe dans cette société est désormais installée, depuis ces soupçons de « détournement » et compte mener les choses, cette fois-ci, à bon port.
Fin de raccordement frauduleux
En l’absence de la Snel dans ces quartiers, la gestion du courant électrique était entre les mains inexpertes, des personnes qui s’adonnent aux raccordements frauduleux. Ils en tiraient des dividendes financiers au détriment de cette société publique. Le responsable du service Population au bureau du quartier Musangu estime à plus ou moins 1500 habitants le nombre de cette population répartie sur 5 263 parcelles. Cette population, pauvre, demeure jusqu’à présent, la vache à lait de ces vendeurs de l’énergie électrique qui se substituent à la Snel. Un habitant de ce quartier affirme qu’ils payent des frais, à la fin de chaque mois et dont le montant varie entre 2000 et 6000 francs.