Le travail que fait cette institution chargée notamment de recenser les chômeurs, semble être inefficace. Plusieurs personnes qui se battent, en RDC, pour se faire embaucher le font sans son concours.
Créé par le décret du 3 juillet 2002 et placé sous la tutelle du ministère de l’Emploi, travail et de la Prévoyance sociale, l’Office nationale de l’emploi (ONEM) s’est vu confier la mission de promouvoir un emploi décent, de réaliser seul ou en collaboration avec les organismes privés ou publics, de planifier et d’assurer la gestion du marché de l’emploi en RDC. Cependant, depuis sa création, l’institution, de qui on attendait notamment le recensement des sans emplois pour leur éventuelle orientation dans des entreprises répondant à leur profil, semble naviguer à vue. Pour preuve, les quelques diplômés qui se font embaucher le sont sans la collaboration de l’ONEM et souvent sur des bases subjectives : favoritisme, clientélisme et le népotisme… Le pays ne dispose pas d’une politique réaliste et cohérente en matière d’emploi. Selon sa directrice générale, Angélique Kikudi, « le suivi de l’ONEM s’arrête à la porte de l’entreprise ». Elle a aussi ajouté que pour répondre à l’offre que présente l’entreprise, son institution procède par la présélection, avant de qualifier et retenir les candidatures qui répondent au profil exigé. Ce service ne s’interfère pas à la politique interne de l’engagement au sein de l’entreprise, qui a la latitude de soumettre un test ou d’exiger d’autres conditions aux candidats. Cette approche relance la question qui touche au fonctionnement de l’ONEM, dont les activités s’articulent autour de trois axes principaux : le service à rendre aux demandeurs d’emploi, le service aux entreprises et organismes et le service au gouvernement. Et, en vertu des prérogatives lui dévolues, l’ONEM doit assurer le rôle majeur de l’intermédiation en gérant le rapprochement entre les demandeurs d’emploi à qui, il a délivré la carte ad hoc et les opérateurs économiques et socioculturels. De plus, pour s’assurer de la formation des candidats retenus après la sélection, il peut leur faire bénéficier d’une formation, même sur le tas, pour avoir la chance d’être retenu.
Le journalier et les sous-traitants
S’agissant particulièrement de l’emploi, une enquête au sein du ministère de l’Emploi, travail et de la Prévoyance sociale révèle que la RDC ne dispose pas de statistiques fiables sur le nombre exact des travailleurs effectifs et de sans emploi. La raison est simple : le secteur informel a pris largement le dessus sur le formel. A côté de cet état de chose, se greffe une autre situation qui est en train de prendre corps au pays, à savoir, « le phénomène du journalier et de la sous-traitance. » Nombre d’organismes et services, particulièrement privés préfèrent recourir au service en qualité de journaliers pour éviter de prendre en charge les frais sociaux. Ils recourent à la sous-traitance qui met à leur disposition, quelques unités travaillant dans la durée et sans contrat. Cette pratique est condamnée par le ministre de tutelle. Le manque de volonté ferme de la part des décideurs, de créer ou d’imposer des conditions attractives pour avoir davantage les investissements, qui peuvent créer de l’emploi, participe à la persistance de cette situation. Depuis quelques années, le gouvernement avait pris un train de mesures pour assainir le climat des affaires et attirer les investisseurs en RDC, mais en vain. Malgré la limitation à quatre, du nombre de services devant opérer aux postes frontaliers et la réduction des procédures pour prétendre créer une entreprise, la situation est bien différente sur le terrain. L’on observe plutôt un environnement malsain caractérisé notamment par des tracasseries policières et administratives, la multiplicité des taxes et l’impunité qui ne favorisent nullement la création et la promotion de l’emploi au pays. Certains investisseurs et opérateurs économiques tant nationaux qu’étrangers qui se sentent asphyxiés par tous ces fléaux, résolvent de mettre la clé sous le paillasson et partir.