Buabua wa Kayembe : “En 2014, l’ANAPI a réalisé 3,5 milliards de dollars de projets d’investissements déclarés”

Depuis un certain temps, on parle beaucoup du climat des affaires qui se serait amélioré en RDC. Mais certains indicateurs montrent qu’il reste beaucoup à faire pour espérer attirer suffisamment d’investisseurs. L’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), a été créée pour cela. Elle ne désespère pas d’y arriver, malgré le manque de moyens. Business et Finances a rencontré son directeur général, Mathias Buabua wa Kayembe.

Mathias Buabua wa Kayembe, directeur général de l’ANAPI.
Mathias Buabua wa Kayembe, directeur général de l’ANAPI.

BUSINESS ET FINANCES: Dans le rapport Doing Business 2015, la République démocratique du Congo occupe la 184e place sur 189 et recule d’une place. Pourtant, le gouvernement parle  beaucoup des réformes entreprises pour l’amélioration du climat des affaires. N’est-ce pas paradoxal ?

MATHIAS BUABUA WA KAYEMBE : D’emblée on peut dire que c’est un paradoxe. Mais ceux qui ont rédigé ce rapport reconnaissent quand même que la RDC est parmi les dix premiers pays réformateurs dans le monde. Ils soulignent aussi que c’est essentiellement le secteur minier qui est responsable de ce mauvais classement. N’oublions pas que le pays s’est longtemps retrouvé dans une situation d’insécurité imposée par des États voisins. L’élément sécuritaire n’est pas à négliger, car c’est un boulet que nous avons traînons.

Le secteur minier et l’insécurité créée par des groupes armés sont-ils les seuls éléments à mettre en avant ?

Le secteur minier n’est pas sous le contrôle de l’Agence nationale pour la promotion des investissements. Beaucoup a été fait pour améliorer le climat des affaires. Il y a quelques années, les étrangers qui débarquaient à l’aéroport de Ndjili étaient l’objet de multiples tracasseries. Aujourd’hui, seuls quatre services sont autorisés à fonctionner à Ndjili. Du coup, les investisseurs ne se plaignent plus. Sous la Deuxième République, les investisseurs étrangers qui voulaient se rendre dans les zones minières devaient obligatoirement obtenir un sauf-conduit. Maintenant, ils sont libres d’aller partout. S’agissant des financements, plusieurs banques existent, même si les conditions ne sont pas encore idéales. Nous avons  aussi le téléphone, qui permet d’appeler partout dans le monde ou d’être appelé.

N’êtes-vous pas trop optimiste ?

Il faut replacer la situation du pays dans un contexte historique. Nous avons connu beaucoup de destructions d’infrastructures, qu’elles soient énergétiques ou routières. Il y a eu des pillages. Tout cela a déstructuré notre économie et notre société. Remédier à tout ce que nous déplorons ne peut se faire en agitant une baguette magique. Cela demande beaucoup de temps. Je peux affirmer que nous sommes sur la bonne voie.

On tient grief au pays d’avoir augmenté le taux de l’impôt minimum forfaitaire appliqué au chiffre  d’affaires annuel et les frais liés au permis de construire et à son obtention. Est-ce exact ?

À un certain moment, cet impôt était fixé à 5000 dollars pour chaque entreprise installée en RDC et qui déclarait des pertes. Vous le savez, la plupart des entreprises dans ce pays sont dans l’informel. Elles n’ont pas de comptabilité, mais il faut qu’elles payent des impôts. Dans n’importe quel pays, on ne peut pas s’y dérober. Ce sont les impôts qui permettent, aussi, d’améliorer un climat des affaires empoisonné par les tracasseries administratives. Le reproche est réel, mais tout le monde doit payer les impôts. Mais les entreprises qui refusent de collaborer avec l’administration en faisant de fausses déclarations n’échapperont pas à l’impôt minimum forfaitaire.

Qu’en est-il alors du permis de construire ? 

Les réformes ont déja été meneés et elles ont permis la réduction des délais d’obtention de ce document. Il existe certaines pratiques dans le domaine foncier. C’est, par exemple, des fonctionnaires qui perçoivent des recettes qui vont dans leurs poches en faisant croire que c’est pour le compte du Trésor public. Je suis persuadé que le gouvernement qui vient d’être mis en place trouvera une solution à ce problème. J’aimerais signaler que la situation est plus compliquée à Kinshasa que dans les provinces. Comme l’a dit le chef de l’État – et c’est hélas vrai – la plupart des conflits dont s’occupent nos tribunaux sont d’origine foncière. Il faudra peut-être mettre en place un nouveau système de gestion de la terre. Je pense à un système informatisé qui puisse garantir la transparence. C’est de la responsabilité du gouvernement, qui doit trouver des solutions appropriées.

Revenons au secteur minier. Pourquoi n’entre-t-il pas dans le cadre de vos attributions ?

C’est déjà un secteur à problèmes. Ensuite, il est géré par le code minier, alors que l’ANAPI fait appliquer le code des investissements. Ce sont deux lois distinctes.  Donc, ce secteur n’entre pas dans nos attributions directes, notamment en ce qui concerne l’attribution des titres miniers, dont s’occupe le cadastre minier. Une rectification s’impose néanmoins. Nous sommes responsables de tout le reste : le marketing pays, qui concerne tous les secteurs, lorsque nous donnons des informations aux éventuels investisseurs.  L’ANAPI est malgré tout impliquée indirectement au niveau d’une commission qui statue au ministère des Mines pour octroyer les avantages du code minier aux opérateurs du secteur. Nous préférons focaliser nos efforts sur d’autres secteurs plus importants, comme l’agriculture. Vous savez que les mines s’épuisent, ce qui n’est pas le cas de l’agriculture. Je ne dis pas que les mines doivent être négligées. Ce qu’il faut c’est développer parallèlement d’autres secteurs.

Pourquoi les mines ne créent-elles pas suffisamment d’emplois ? 

Si vous allez dans le Katanga, les Kivu, la Province-Orientale, il a créé des « emplois » à travers des opérateurs artisanaux, qui en ont créé à leur tour. Mais il y a tellement des problèmes au point que, lorsque nous comparons ce que cela nous rapporte et les ennuis que ça nous cause, ce n’est pas encourageant.  Nous ne pouvons pas, pour le moment, nous en passer. La RDC reste un pays essentiellement minier.

Comment  l’ANAPI  s’y prend-elle pour vendre  l’image de la RDC à l’extérieur ? Avez-vous une stratégie ? 

Ce n’est pas aussi simple. La réponse serait facile si la question était posée à mon collègue du Sénégal ou de Maurice, qui travaillent dans des contextes débarrassés de beaucoup de problèmes. La stratégie est la même partout, mais les contextes sont différents.

Que voulez-vous dire ? 

C’est plus difficile pour les uns et facile pour les autres, sans parler des moyens financiers. Dans notre stratégie, nous avons plusieurs actions. Il y a des actions proactives, de recherche d’informations. Nous cherchons des gens qui sont intéressés par la RDC. Nous le faisons par le biais d’internet, en envoyant des courriers électroniques aux personnes ciblées. Il y a aussi un travail réactif. Beaucoup de gens nous écrivent et nous leur répondons en donnant toutes les informations sur les opportunités, les projets, le système mis en place pour le développement des investissements… Nous menons des actions d’accueil et d’accompagnement d’accueil et d’accompagnement. Nous accueillons des investisseurs et nous les accompagnons à travers le pays pour ne pas perdre de temps. Les autres actions concernent l’amélioration du climat des affaires.  C’est le plus important pour toute agence chargée de la promotion des investissements, où que ce soit. Mais l’insécurité qui a prévalu dans l’Est a rendu notre travail beaucoup plus difficile. Cela dit, nous menons par ailleurs des actions de marketing : nous avons une page facebook, un site web, une lettre d’information… Sans oublier des brochures que nous publions et diffusons à travers le monde en français et en anglais. Tout cela pour créer une image, montrer la RDC, en quête d’investisseurs, mais qui en reçoit aussi, contrairement à ce que d’aucuns racontent.  J’ajoute que nous organisons aussi des rencontres avec des hommes d’affaires locaux ou à l’extérieur pour parler à des gens, soit individuellement soit en groupe afin de leur apporter la bonne information.

Votre mission va-t-elle au-delà de ce que vous venez d’énumérer ? 

Nous sommes aussi un service d’intermédiation entre le secteur public et le secteur privé, dans ce sens que nous approchons le secteur privé pour connaître ses problèmes  et faire des plaidoyers auprès des ministères concernés.

Vous avez, je présume, les moyens de votre politique … 

C’est toute la question.  Il faut tout replacer dans le contexte d’un pays confronté à beaucoup de problèmes comme le nôtre. N’empêche, le peu de moyens dont nous disposons doit être utilisé à bon escient pour obtenir des résultats. Il n’en reste pas moins vrai que nous sommes désavantagés par rapport à nos collègues d’autres pays.

Pour parler franchement, de combien disposez-vous annuellement comme budget ?

Je préfère ne pas vous le dire. Comparés aux collègues de la SADEC ou du COMESA, nous ne sommes pas en haut de l’échelle !

Quand vous rencontrez des investisseurs, ils vous posent forcément des questions relatives à l’électricité et à l’eau, des matières qui font cruellement défaut, de l’insuffisance des infrastructures… Que leur répondez-vous pour les convaincre ? 

Le climat des affaires ce n’est pas seulement des situations juridiques. Les aspects que vous évoquez constituent quand même une grande contrainte pour notre pays. La Deuxième République ne s’est pas intéressée aux infrastructures. Aujourd’hui le gouvernement s’y attèle, mais il faut du temps pour que tout s’améliore.  Les zones où il y a de l’électricité et un minimum d’infrastructures attirent plus les investisseurs que celles qui en sont dépourvues. Il y a, malgré tout, des projets qui sont bien engagés comme, en matière d’énergie, celui d’Inga 3 et bien d’autres.  Il existe beaucoup de programmes dans de nombreux  secteurs. Ceux qui viennent ici acceptent de travailler dans les conditions qui sont les nôtres aujourd’hui. Mais le plus important c’est la perspective. Elle permet d’espérer  que, avec le temps, nous bénéficierons d’infrastructures qui aideront les investisseurs à vendre et à faire des économies d’échelle à un niveau beaucoup plus important.

Parmi les réformes destinées à l’assainissement du climat des affaires, on peut noter la création du guichet unique. Pensez-vous que cela a mis fin à certaines pratiques très répandues comme la corruption ou le racket ?

Je dois préciser qu’il existe deux sortes de guichets uniques. D’abord celui de l’ANAPI, chargé de l’accueil et de l’accompagnement des investisseurs, tel que prévu par le code des investissements. Celui qui a vu le jour récemment est destiné à la création de sociétés. Tout investisseur a donc intérêt à s’adresser à l’ANAPI. L’actuel dirigeant du guichet unique est un ancien directeur de l’ANAPI. Je crois qu’il a gardé l’esprit ANAPI. Quand nous sommes arrivés, il fallait 7000 dollars pour créer une société. Nous avons bataillé dur pour arriver à 3000 dollars. Mais nous savions ce qui se passe dans d’autres pays comme l’Éthiopie, notamment, où l’on ne demande que 100 dollars. Nous tendions vers cela, mais il y a eu beaucoup de résistance avant que les gens comprennent.

Pourquoi 100 dollars et pas plus ? 

C’est une facilité pour les investisseurs et c’est en trois jours. Quand on a des délais de rigueur comme c’est le cas aujourd’hui, cela réduit la corruption dont vous parlez. Mais il faut aller au-delà de la simple création de la société. Nous voulons que les Congolais soient aussi des investisseurs. Il y a des questions beaucoup plus importantes comme l’obtention des financements pour les Congolais, la formation … Après avoir créé la société sur papier, il faut la créer matériellement : il faut un local, du personnel, etc. Pour que la société puisse devenir une réalité, il y a une conjonction de plusieurs éléments, qui ne sont pas toujours à la portée des Congolais eux-mêmes. Nous devons travailler sur d’autres paramètres pour avoir des investisseurs congolais.

Je suppose que vous pensez, entre autres, à l’obtention du crédit bancaire, qui n’est pas une mince affaire actuellement…  

En  effet, ce n’est pas une mince affaire. Nous avons proposé la création par l’État d’un fonds de garantie pour les financements que les banques octroient à des Congolais. Autrement, c’est compliqué. Nous avons également suggéré la création d’une banque de développement parce que si vous prenez les Chinois, les Indiens et tous les autres qui viennent développer des projets ici, ils obtiennent les financements auprès de banques étatiques de leurs pays qui leur permettent d’aller investir à travers le monde. Évidemment, tout cela demande que le gouvernement ait de l’argent et qu’il puisse donner des garanties à des partenaires qui ayant se mettre avec lui pour réaliser de tels projets. Mais s’il n’y a pas de banque ou d’institution étatique de cette nature, les privés vont continuer d’accorder des crédits à des taux d’intérêt exagérés.

Qu’est-ce  que l’appartenance à l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), qui est à présent effective, apporte à l’amélioration du climat des affaires en RDC ?

Les gens de Doing Business nous ont dit que l’OHADA c’est le droit des affaires qui assure la sécurité des investisseurs. Nous pensions qu’en y adhérant, nous marquerions beaucoup de points dans le classement Doing Business. Tel n’est pas le cas. L’OHADA c’est un droit des affaires moderne, transparent par rapport à notre droit des affaires. Quand on disait qu’en RDC il n’y a pas de sécurité pour les investisseurs, ce n’est pas qu’il y avait une insécurité totale, qu’on s’attaquait aux investisseurs… Non. C’est par rapport à notre droit des affaires, qui est ancien et qui ne donnait pas suffisamment d’informations aux investisseurs. Avec l’OHADA, il y a des systèmes de réunions des conseils d’administration, même en dehors des conseils d’administration, qui obligent les dirigeants des entreprises de faire des rapports aux investisseurs à des échéances bien déterminées. Cela leur permet de réagir très rapidement si quelque chose ne marche pas.  Ce que l’OHADA apporte c’est la transparence dans l’information.

C’est la panacée ? 

On ne peut pas dire que les gens sont développés partout où il y a l’OHADA. Si vous prenez le Congo-Brazzaville,  il n’est pas mieux classé dans le rapport Doing  Business. Pourtant, il est dans l’OHADA depuis longtemps.

Que faut-il alors de plus que l’OHADA ? 

Beaucoup de choses en fait. Il faut un système bancaire qui fonctionne bien ; des facilités pour créer des sociétés ; former les gens pour qu’ils soient aptes à être recrutés dans des secteurs de pointe comme les télécommunications, les industries; les former aussi en anglais pour qu’ils puissent aller faire des affaires en dans des pays émergents et ailleurs… Si nous avions déjà travaillé sur les infrastructures routières et énergétiques, nous aurions déjà fait la moitié du chemin en ce qui concerne les investissements dans notre pays. ce qu’il y a de bien dans l’OHADA c’est le fait que quelqu’un qui est installé à Dakar ou à Abidjan et qui applique déjà le droit OHADA, s’il vient ici ce sera le même principe de comptabilité. Il est beaucoup plus sécurisé d’autant plus qu’il y a une cour de justice commune qui mène des arbitrages lorsque les investisseurs sont lésés dans leurs droits. C’est une sorte d’épée de Damoclès qui est placée sur la tête des magistrats afin qu’ils puissent bien travailler. C’est un cadre, mais à lui tout seul il ne suffit pas. Il faut beaucoup d’autres éléments pour créer un effet boomerang dans le système.

Les investisseurs sont-ils confrontés à un problème de main-d’œuvre qualifiée ou hautement qualifiée ? 

Bien sûr ! Dans des secteurs comme l’agriculture, il n’y a pas de main-d’œuvre. Trouver quelqu’un capable de conduire un tracteur dans un village, qui soit en mesure de le réparer en cas de panne ou de remplacer une huile, c’est la croix et la bannière. Dans l’industrie, lorsqu’on achète une machine en Chine, ce sont les Chinois eux-mêmes qui viennent en assurer l’installation, passent de longs pour former des gens sur place quand ils ne s’installent pas carrément. Je pense qu’il faut remettre en valeur les écoles techniques comme c’était le cas dans le temps, dans les districts. Pendant longtemps, sous la Deuxième République, on a formé des juristes, des économistes, un peu de médecins… Toutes les facultés techniques étaient reléguées loin de la capitale. Un pays ne fonctionne pas de cette façon.

Est-ce désespérant ?

Les Congolais s’adaptent très facilement. Quand on a commencé à construire des immeubles, on était loin de s’imaginer qu’on trouverait des Congolais pour travailler sur un bâtiment de quinze niveaux, installer l’électricité, les ascenseurs… On peut dire qu’on n’a pas de grande plainte ; personne ne nous a dit qu’il n’y a pas de personnel compétent. Même dans les nouvelles technologies, on trouve beaucoup d’informaticiens. Il faut qu’on trouve dans notre pays des jeunes pleins de créativité. Nous pouvons produire du cacao, du café. Mais quand vous allez dans les provinces, personne ne le fait. On ne voit que les anciennes plantations qui avaient été zaïrainisées. Même pour créer des microcentrales hydroélectriques, on ne doit pas attendre que des gens viennent de l’étranger pour le faire. Certains jeunes l’ont fait, je les ai vus. Tout le problème se situe au niveau de l’organisation  afin de les valoriser en vue de la transformation du milieu. Former des techniciens de haut niveau dans ce pays permettrait d’avoir autre chose que ce que nous connaissons maintenant. Il faut une implication de l’État et des privés.

Comment l’ANAPI voit-elle 2015 ? 

Pour faire un bilan, nous sommes arrivés, en 2014, à 3, 5 milliards de dollars de projets d’investissements déclarés. Il faut maintenant que ces projets soient réalisés et ils le seront. En ce qui concerne 2015, nous allons évidemment faire plus parce que, en 2013, nous en étions à quelque 2,5 milliards de dollars. Je pense que les perspectives sont relativement bonnes.

Pourquoi  « relativement » ?

Parce que tout cela doit être mis dans le contexte d’un pays de 70 millions d’habitants. Cela signifie que les efforts à fournir sont beaucoup plus importants. Je vois l’arrière-pays, le fleuve Congo rempli de bateaux, l’agriculture, l’industrie. La situation dans certaines villes de l’arrière-pays doit être comme à Kinshasa où les gens ont la possibilité de fabriquer des bateaux, des portes métalliques, des meubles en bois pour avoir des revenus. Je peux dire que nous avons un grand pays avec beaucoup d’opportunités, de perspectives. C’est un pays où le bonheur est à la portée de tous. Chacun peut apporter un projet.

Que faut-il faire alors ?

Aujourd’hui, notre marché est totalement ouvert à quiconque vient avec des projets bancables, acceptables, qui créent des emplois durables. Quand on compare notre situation à celle de certains pays comme l’Afrique du Sud, par exemple, là tout est déjà fait, alors qu’ici tout est à faire. Les Congolais, tout comme les investisseurs étrangers peuvent encore rêver de réaliser beaucoup de choses. Évidemment, il faut qu’on en finisse avec l’insécurité. Les perspectives ne peuvent qu’être bonnes. Les investisseurs ont du pain sur la planche. Les consommateurs les attendent. Le pays est sur la lancée. L’autre jour j’ai reçu quelqu’un, un étranger, qui veut créer une société de taxis entre l’aéroport de Ndjili et le centre-ville, avec des voitures Mercedes neuves. Je viens de recevoir un Congolais qui a un projet similaire. Chaque petit projet qui vient est un pas de géant dans l’amélioration de l’ensemble de la situation productive du pays.

Propos recueillis par