Une croissance économique soutenue ne signifie pas que les gens ne vont pas bouger, et beaucoup d’Africains à la recherche d’opportunités se tournent maintenant vers l’Asie.
Ces flux migratoires donnent naissance à de nouveaux projets culturels et partenariats. Le Malien Musbaba Moussa Traoré mélange la musique ouest-africaine et la musique vietnamienne, en combinant les instruments de son pays natal avec ceux du pays du Sud-Est asiatique. En Chine, le Camerounais Francis Tchiégué est régulièrement mis en vedette à la télévision où il interprète des chansons de l’opéra chinois alors qu’il est arrivé en Chine sans même savoir comment on dit « ni hao » (salut).
Mais tous les échanges ne sont pas positifs. L’ambassadeur nigérian en Thaïlande disait en 2013 que 20 % de la population nigériane dans ce pays était en prison pour des affaires liées à la drogue. Dans le métro de Delhi, en septembre 2014, trois étudiants africains ont été tués et filmés par des membres d’une bande déchaînée, soi-disant pour avoir dragué une femme indienne.
Avec le vieillissement de la population en Chine et au Japon, ces deux pays auront des demandes croissantes de main-d’œuvre. Pourtant, les deux gouvernements pratiquent des politiques d’immigration restrictives qui rendent peu probable qu’il y ait de nouveaux et très gros afflux de travailleurs africains au cours de la prochaine décennie. Néanmoins, les flux migratoires vont aller crescendo sans interruption étant donné que les gouvernements asiatiques continuent à faire des échanges entre peuples la pièce maîtresse de leur diplomatie en Afrique.
Comme les universités asiatiques continuent de s’améliorer et d’attirer des étudiants de partout, les écoles de Jakarta à Shangai resteront attractives pour ceux qui cherchent à acquérir de l’expérience à l’étranger. Certains fabricants chinois de produits bon marché sont déjà en train d’explorer la prochaine destination pour la production à très bas prix, et les commerçants africains se mettent à les suivre où qu’ils aillent.