Dans le cadre de l’Accord-cadre d’Addis Abeba sur la paix, la sécurité et la coopération régionale signé en fevrier 2013, la République démocratique du Congo organisera, avant la fin de l’année un forum sur le secteur privé.
Finalement c’est dans la capitale congolaise que se tiendra, au cours du deuxième semestre de cette année, la Conférence sur l’investissement du secteur privé dans la région des Grands Lacs. C’est l’un des engagements pris par les parties prenantes à l’Accord d’Addis Abeba signé il y a deux ans. Les dirigeants des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) sont partis du constat selon lequel la plupart des conflits qui déchirent cette partie du continent découlent d’une même logique : l’exploitation illégale des ressources naturelles dont la République démocratique du Congo (RDC) est la principale victime.
Pour la mise en œuvre des engagements régionaux pris à Addis Abeba, il fallait, au titre de l’engagement 4, « renforcer la coopération régionale, y compris l’approfondissement de l’intégration économique, avec un accent particulier sur l’exploitation des ressources naturelles ». D’où la nécessité de « financer les projets innovants, intégrants et transformateurs conformément aux décisions prises lors de la réunion sur ‘’Les approches régionales au développement des pays des Grands Lacs ‘’ organisée dans la capitale éthiopienne en juillet 2013.
Parmi les actions à mener, on note, par exemple, l’exigence de créer des opportunités économiques pour les femmes et les jeunes dans le cadre de la micro-finance, de marchés, de coopératives tout en renforçant leurs capacités en termes de formation en politiques commerciales, en gestion de marchés, en règles douanières en vue de favoriser un commerce transfrontalier légal et d’assurer la promotion et la protection des droits. La conférence de Kinshasa devra s’atteler à la mobilisation du secteur privé régional en vue de la mise en œuvre des projets communs dans les domaines de l’agriculture, des mines, de l’énergie, des télécommunications, des transports…
Les participants à la conférence devront, par ailleurs, mener une analyse du développement dans un contexte de conflit pour que les pays soient en mesure d’identifier, d’anticiper et de réagir aux risques associés aux nouveaux projets sur les nouveaux projets prioritaires et encourager l’investissement régional. Il sera aussi question d’identifier et de financer les projets pilotes à l’instar du Programme de sécurité alimentaire pour l’Afrique de l’Est (FSPEA). En plus de l’identification et de la préparation d’un projet régional intégré de pôle de croissance agricole.
En ce qui concerne particulièrement la RDC, le Rwanda et le Burundi, les projets les plus importants, dans le cadre de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), les actions attendues concernent, notamment, la réhabilitation du barrage de la Ruzizi I HPP, Ruzizi II et la ligne de transmission à Goma pour la fourniture d’une énergie propre et exploitable sur une longue durée, ainsi que la préparation du projet Ruzizi III pour le développement du secteur de l’électricité. Il y a également la construction de ponts sur de nombreuses rivières, de marchés dans le but d’encourager les interactions et la cohésion entre les communautés des trois pays. Sans oublier la perspective d’une exploitation conjointe des ressources naturelles, l’harmonisation des tarifs d’exploitation et la promotion du commerce légal des minerais afin de réduire à leur plus simple expression les actions des contrebandiers. La conférence de Kinshasa nourrit beaucoup d’espoirs pour la stabilisation et la confiance dans la région des Grands Lacs.