Epinglée par les autorités judiciaires américaines et britanniques, la banque est accusée d’avoir manipulé, à son avantage, les taux interbancaires.
Deutsche Bank, la première banque allemande, va devoir verser une amende de 2,17 milliards de dollars aux autorités américaines. Elle a été reconnue coupable d’avoir manipulé, à son avantage, les taux interbancaires.
Le taux interbancaire Libor est l’un des principaux taux de référence pour la finance mondiale. Le Libor définit le prix auquel les banques se prêtent de l’argent entre elles. Plus le Libor est haut, plus emprunter devient cher, et donc plus les banques gagnent de l’argent. Or ce sont les banques qui fixent elles-mêmes ce taux interbancaire, taux qui a une répercussion sur les crédits aux ménages et aux entreprises, mais aussi sur de nombreux produits financiers.
Les Européens utilisent l’Euribor, les Anglo-Saxons privilégient le Libor. C’est ce dernier qui a été au cœur de plusieurs scandales sanctionnés par Bruxelles.
Tout comme UBS, JPMorgan ou Royal Bank of Scotland, Deutsche Bank a déjà dû verser une amende de 725 millions d’euros à la Commission européenne en 2013. Aujourd’hui, dans son litige qui l’oppose aux Etats-Unis, c’est sa filière britannique qui est mise en cause. Deutsche Bank, qui était dans le collimateur des régulateurs britanniques et américains, a accepté un accord. La première banque allemande a consenti de verser deux milliards et 170 millions de dollars à la justice américaine pour échapper aux poursuites. Au total, l’affaire du Libor va lui coûter 2,5 milliards, car la banque allemande a dû également s’acquitter d’une amende de 344 millions auprès du régulateur britannique.