Suite à un endettement estimé à 830 millions de dollars, la compagnie aérienne kenyane élabore un plan de sortie de crise.
Après la série d’attaques terroristes orchestrées par des islamistes shebabs, les activités touristiques ont sensiblement décru. C’est ainsi que le transporteur Kenya Airways peine désormais à remplir sa flotte de nouveaux Boeing 787 Dreamliner. Le taux de remplissage des avions est passé de 69 à 64 % durant le premier semestre de l’année fiscale 2014 (mars-septembre).
Kenya Airways est sur le point de vendre plusieurs de ses avions ; elle négocie actuellement un emprunt pour faire face à la crise financière qu’elle traverse, a déclaré, le 17 avril, Mbuvi Ngunze, son directeur général.
Le transporteur, dont une partie des actions est détenue par la compagnie Air France-KLM, a enregistré des pertes de 12,5 milliards de shillings (134 millions de dollars) sur cette période. Son taux d’endettement était de 275 % à la fin du mois de mars 2014, avec une dette nette de 77,8 milliards de shillings (833,4 millions de dollars). Son titre à la Bourse de Nairobi a chuté de près d’un cinquième depuis le début de l’année.
Pour surmonter cette phase difficile et réduire son endettement, Mbuvi Ngunze a indiqué à l’agence Reuters que la compagnie comptait céder quatre Boeing 777-200, un Boeing 767 et plusieurs titres fonciers afin de réduire son endettement. La cession d’avions prévue par Kenya Airways devrait réduire sa flotte de 45 à 35 appareils, a précisé Mbuvi Ngunze. En conséquence, la flotte inclura un Embraer et des Boeing 737 de dernière génération pour les trafics régionaux, ainsi que des Dreamliner pour les vols long-courriers.
Le directeur général du transporteur kényan n’a pas divulgué le montant des sommes que la compagnie comptait recevoir à travers cette vente. Il a par ailleurs indiqué que la compagnie négociait également un financement provisoire, dont les modalités n’ont pas été communiquées.
À tout prendre, les difficultés ne sont pas pour autant terminées pour Kenya Airways. La compagnie qui, de l’aveu de son directeur général, n’a pas pu pleinement bénéficier de la chute du cours du pétrole en raison de sa politique de couverture du prix des carburants, est secouée par un différend avec le syndicat des pilotes concernant un plan de retraite anticipée. Ce mouvement social, qui a conduit à l’annulation de dizaines de vols, devrait être bientôt résolu, selon Mbuvi Ngunze.