Un temps de pause pour évaluer son potentiel économique et biologique, mais aussi les menaces contre sa survie.
Le parc national des Virunga a fêté le 90ème anniversaire de sa création. C’était le 21 avril 2015. L’occasion faisant le larron, les partenaires locaux de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) ont évalué les valeurs économiques et biologiques de ce site ainsi que des menaces qui pèsent sur ses ressources. Ils ont fait cet exercice lors des manifestations organisées à Goma et à Vitshumbi dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.
En ce jour anniversaire, les acteurs locaux plaident pour son sauvetage. «Nous demandons à nos populations de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo, Lubero et Beni de cesser de couper les arbres dans le parc, d’y établir des champs de culture ou d’y faire la carbonisation», a déclaré Etienne Muhindo, de la coordination provinciale de la société civile. Ces acteurs réitèrent égal ement le vœu de voir la République démocratique du Congo privilégier l’économie verte par rapport au projet contesté d’exploitation pétrolière dans ce parc. Sylvain Nganduli, du comité de pêche des Vitshumbi, demande «que le gouvernement abroge le décret d’autorisation de l’exploitation du pétrole dans le bloc 5 du Rift albertin englobant la majeure partie du parc, y compris le lac Edouard.»
Le parc national des Virunga dispose d’une biodiversité exceptionnelle qui lui a valu, depuis 1979, le statut du patrimoine mondial de l’Unesco. Aussi, les acteurs locaux de la société civile déplorent-ils que ses atouts biologiques soient menacés, non seulement par les populations riveraines, mais aussi par l’État congolais.
Ces menaces ont poussé l’Unesco à classer ce site depuis 1994 sur la liste du patrimoine mondial en péril.
Une quarantaine d’organisations locales de la société civile représentant les populations riveraines de ce site ont célébré cet anniversaire.