Les embauches sont reparties de l’avant aux États-Unis, affirme Le Monde. Après un mois de mars très décevant, l’économie américaine a créé 223 000 emplois en avril, selon les statistiques publiées le 8 mai par le département du travail. Ce rebond permet au taux de chômage de baisser de 0,1 point à 5,4 % de la population active, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis mai 2008.
Même si le nombre de créations d’emploi se situe légèrement en dessous des anticipations des économistes, qui en prévoyaient 228 000, les chiffres annoncés la semaine dernière constituent un certain soulagement à propos de la solidité du marché du travail. En effet, les États-Unis ont connu un trou d’air à la fin du premier trimestre.
L’économie américaine n’a finalement créé que 89 000 emplois en mars (contre 126 000 annoncés dans une première estimation). Il faut remonter à juin 2012 pour retrouver une statistique aussi médiocre. Cette contre-performance fait ainsi drastiquement tomber la moyenne mensuelle qui, sur les quatre premiers mois de l’année, n’est plus que de 154 000, très loin des 260 000 enregistrés en 2014.
La plupart des observateurs tablent sur un rebond au second trimestre. « Une grande partie des dépenses de consommation différées au premier trimestre vont se réaliser au cours du deuxième, tandis que d’autres données suggèrent que l’activité économique s’améliore, estime Joseph Lake, analyste spécialisé sur l’économie américaine pour The Economist Intelligence Unit. Le crédit à la consommation a progressé en mars au rythme le plus rapide depuis juillet de l’année dernière, ce qui est de bon augure pour les dépenses des ménages. Et l’industrie automobile, un indicateur clef, a réalisé son meilleur mois d’avril depuis dix ans », souligne-t-il.
Malgré cet optimisme, le tableau général du marché de l’emploi reste toutefois contrasté. Ainsi, le taux de participation, c’est-à-dire la proportion de la population en âge de travailler qui a un emploi ou qui en cherche un effectivement, reste à des niveaux historiquement faibles à 62,8 %. Par ailleurs, lorsqu’on prend en compte les salariés qui travaillent à temps partiel de façon subie ou ceux qui sont découragés de chercher du travail, le taux de chômage ne s’améliore que très légèrement à 10,8 %, soit 0,1 point de moins qu’en mars. Enfin le temps de travail hebdomadaire moyen est resté inchangé à 34,5 heures.
Sur le plan sectoriel, ce sont les services qui ont le plus contribué au rebond du mois d’avril avec 62 000 créations d’emploi, suivis des métiers de la santé (+ 56 000) et ceux de la construction (+ 45 000). En revanche le secteur manufacturier et la distribution font du surplace. L’industrie, qui créait 18 000 emplois en moyenne en 2014 semble pénalisée par le haut niveau du dollar, qui pèse sur les exportations. Enfin, les mines et l’énergie restent à la peine en raison de la faiblesse des prix du baril de pétrole qui handicape les investissements. Ce secteur a détruit 15 000 emplois au cours du dernier mois.
Le président François Hollande fête ce 6 mai le troisième anniversaire de son élection à la magistrature suprême. Cela invite à revenir sur l’homme et sur la politique qu’il a conduite. Beaucoup de choses ont déjà été dites à ce sujet. L’échec le plus patent, mais aussi le plus prévisible, de sa présidence fut le chômage. François Hollande s’est ici enfermé dans une position intenable : celle qui consistait à croire, contre toutes les évidences et de nombreux avis, que l’accroissement du chômage avait une dimension cyclique. Il en déduisait le fait qu’il suffisait d’attendre le retournement du cycle pour que la situation s’améliore.