Les campagnes de vaccination du cheptel bovin contre les épizooties devraient être menées systématiquement et périodiquement. La moindre négligence peut coûter cher aux éleveurs.
Depuis janvier, quelque soixante bovins sont morts de la péripneumonie contagieuse dans la Province Orientale. L’épizootie a particulièrement frappé dans les pâturages de Djalasinga et Berunda situés en territoires de Mahagi et Djugu. Le médecin vétérinaire de l’Inspection de l’Agriculture et de l’Élevage, Dr André Lobho, a indiqué le 3 mai que ces décès sont dus au manque de vaccin. Selon lui, la dernière vaccination contre la péripneumonie contagieuse des bovidés en Ituri a eu lieu vers fin 2013.
« Ces décès », affirme, le docteur hebdo représentent une perte d’environ dix-huit mille dollars pour l’ensemble des éleveurs. C’est d’autant plus grave que la perte par animal se chiffre à 300 dollars, le prix unitaire moyen ». Mais comment la maladie se manifeste-t-elle ? « Elle commence par une fièvre. La fièvre est très vite suivie par des crises de toux. Les poumons étant attaqués, la bête présente des difficultés respiratoires ; ses pattes écartelées l’empêchent de marcher. Elle meurt par suffocation ». Le technicien vétérinaire souhaite que les deux territoires, Mahagi et Djugu, soient ravitaillés en vaccins afin de combattre efficacement la maladie. « C’est une maladie qui freine l’élevage et décourage les éleveurs. Nous ne pouvons rien faire, nous n’avons pas d’autres ressources si l’autorité ne nous appuie pas pour combattre efficacement cette maladie », a-t-il plaidé.
La péripneumonie bovine est récurrente en Ituri. Près de 40% de bovins sont souvent foudroyés. En septembre 2013, le ministère de l‘Agriculture, de la Pêche et de l’Élevage avait lancé la campagne de vaccination contre la péripneumonie contagieuse et la fièvre aphteuse des bovins. Cette opération avait concerné, non seulement l’Ituri (Province Orientale), mais également d’autres provinces du pays, à savoir le Bas-Congo, le Kasaï Occidental, le Maniema, Province Orientale, Nord-Kivu et Sud-Kivu.
À en croire le ministre de l’Agriculture de l’époque, parrain de la campagne de vaccination d’alors, «l’acquisition de vaccins auprès du laboratoire officiel du Kenya avait coûté à peu près un million de dollars. Nous avons également acheté un matériel assez important, que nous avons dispatché sur l’ensemble du territoire ».
Selon le ministre, le gouvernement tenait à organiser ce genre de campagnes. «L’objectif c’est d’organiser deux campagnes de vaccination chaque année. Nous voulons enrichir la nation. Et si l’on veut que la nation s’enrichisse, on doit d’abord sauvegarder la richesse existante ». Et la richesse existante c’est un million de bovins dont la moitié paît dans les pâturages de l’Ituri.
S’agissant de la fièvre aphteuse, elle a emporté plus de 430 vaches en juillet 2013 sur les 5 800 bêtes atteintes dans la plaine de la Ruzizi à Uvira (Sud-Kivu). Une mission mixte effectuée dans la région par des représentants de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et de l’Inspection provinciale de l’élevage avait pris connaissance de ces chiffres. Dans le rapport d’OCHA, agence des actions humanitaires des Nations unies, l’équipe avait prélevé des échantillons sur des animaux affectés à Bwegera, Sange, Luvungi et Runingu. Ces échantillons devaient permettre d’analyser le type de vaccin à utiliser pour combattre la fièvre aphteuse.