Laissée à l’abandon depuis deux décennies, l’exploitation des cultures pérennes d’exportation pourrait pourtant contribuer significativement au PIB.
Isidore Kabwe Mwehu Longo, ministre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Élevage, a annoncé mercredi 13 mai dernier, le démarrage de la campagne pour la relance des filières café et cacao, afin d’améliorer le produit intérieur brut (PIB) de la RD Congo. C’était à l’occasion de la visite effectuée dans les installations de l’Office national du café (ONC) ainsi que sur le site du Service national des semences (Senasem) à Kinshasa.
Pour le ministre, « le secteur agricole national – avec toutes ses filières – est en mesure de produire une croissance inclusive passant par l’amélioration des revenus des exploitants et la création des emplois pour les populations ».
Afin de concrétiser cette ambitieuse initiative, Isidore Kabwe a dû se rendre personnellement compte de l’état dans lequel se trouve l’unité de production de l’ONC. Après la visite, il s’est dit confiant de constater que celle-ci demeure encore en bon état et qu’elle peut encore assurer l’usinage du café. Selon Saiba Nzanzu, directeur général adjoint de l’Office, la capacité installée de cette usine est de 120 000 tonnes de café brut alors que la production actuelle n’est que de 8 000 tonnes. Le directeur général adjoint a relevé que la RD Congo a l’obligation d’améliorer quantitativement sa production de café pour être compétitive sur le marché mondial. Il a fait remarquer que le café produit localement est globalement de bonne qualité, mais qu’il faut l’améliorer. « Aujourd’hui, le rendement oscille autour de 200 kg/ha alors qu’avec des variétés performantes, il pourrait atteindre 2 500 à 3 000 kg/ha ».
Toutefois, pour s’approvisionner en matière première, « l’Office national du café achète du café brut chez des particuliers ; il le fait moudre aux établissements Carioca, à Kinshasa, pour vendre ensuite le produit fini aux consommateurs, dont les militaires. Cette transaction permet à l’entreprise de résoudre tant soit peu les difficultés financières pour la prise en charge du personnel », a expliqué Saiba Nzanzu.
La présence du ministre a aussi constitué l’occasion pour les agents et cadres de l’Office d’évoquer leurs préoccupations auxquelles des remèdes doivent être proposés. Parmi elles, il y a « le non paiement des salaires sur plusieurs mois, les dettes de l’État propriétaire, vis-à-vis de l’ONC ainsi que la non application des mesures gouvernementales définissant les attributions de l’ONC sur le café et les autres produits d’exportation ».
Pour rappel, l’ONC a pour mission d’encadrer les planteurs, de contrôler la qualité et le conditionnement du café, de proposer les normes appropriées à la définition des types commerciaux adaptés aux marchés internationaux, de contrôler la régularité des procédures d’exportation.
Au vu de la situation depuis plus de deux décennies, il est absolument faux d’affirmer que le café et le cacao, qui participent largement à la formation du PIB de la Côte d’Ivoire et du Ghana, bénéficient de la même attention en RD Congo. Le temps est venu d’investir aussi dans l’économie verte, l’exploitation minière ayant montré ses limites.