Créé en 1925, le plus ancien parc de la RDC et d’Afrique était reconnu pour la richesse de ses faune et flore. Depuis que des traces de pétrole y ont été décelées, son avenir suscite la polémique.
Faut-il conserver le parc pour des besoins touristiques ou – donne nouvelle – exploiter le gisement de pétrole récemment mis à jour ? La question divise l’opinion congolaise autant qu’elle met en porte à faux le gouvernement et les populations riveraines. Les enjeux paraissent brouillés. C’est le moins que l’on puisse dire.
Problème d’actualité, en particulier pour les parlementaires, les représentants de la société civile et les notables du Nord-Kivu, le Parc national des Virunga (PNVI) a fait l’objet d’un atelier tenu,le 18 juin à Kinshasa, sur sa valeur économique et ses enjeux.Les assises ont été organisées par le « Réseau ressources naturelles » (RRN), avec l’appui du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Des explications claires ont été fournies tant sur la problématique de l’exploitation pétrolière dans le parc que pour la préservation de ce site inscrit depuis 1979 au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce qui a fait dire au porte-parole des députés, Léonard Mashako Mamba, que les participants ont, enfin, compris les atouts du parc face à l’exploitation pétrolière. Promesse a été ainsi faite de transmettre ces informations aux décideurs politiques afin qu’ils prennent des décisions appropriées.
Patrimoine mondial en péril
De l’avis du directeur technique de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), Benoît Kisuki, les différents exposés ont répondu aux attentes de l’institution. Car, a-t-il expliqué, leur contenuva aider les élus du peuple et les notables à réfléchir sur l’avenir du parc, moteur du développement de la province du Nord-Kivu.
Auparavant, le représentant du RRN, Antoine Mingashanga, avait plaidé en faveur de la valorisation économique du parc et de la prise en compte des intérêts des populations locales. Le RRN s’inscrit dans la dynamique de la préservation durable du parc, à cause de sa valeur universelle exceptionnelle, a-t-il conclu.
Le Parc national des Virunga a fêté son 90ème anniversaire le 21 avril dernier. À cette occasion, les partenaires locaux de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) ont évalué les valeurs économiques et biologiques du site ainsi que des menaces qui pèsent sur ses ressources.
Le parc, on le sait, dispose d’une biodiversité exceptionnelle qui lui a valu, depuis 1979, le statut du site du patrimoine mondial de l’Unesco. Les acteurs locaux de la société civile déplorent le fait que ces valeurs biologiques soient menacées aussi bien par les populations riveraines que par l’État.
Ces menaces ont, par ailleurs, poussé l’Unesco à classer ce site depuis 1994 sur la liste du patrimoine mondial en péril. C’est ainsi que,à l’occasion de l’anniversaire, les acteurs locaux ont plaidé pour son sauvetage. Ils ont demandé aux « populations de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo, Lubero et Beni de cesser de couper les arbres dans le parc, d’y établir des champs ou d’y faire la carbonisation». Ils ont surtoutréitéré le vœu de voir la RDC privilégier l’économie verte sur le projet d’exploitation pétrolière dans ce parc.