Les Italiens deviendraient-ils de plus en plus xénophobes ? La question se pose notamment dans plusieurs régions du nord du pays où, sous l’influence des partis eurosceptiques, se tiennent des manifestations hostiles aux demandeurs d’asile. Une partie de la population manifeste contre les réfugiés après la mise en oeuvre d’une directive du ministère italien de l’Intérieur : le texte prévoit une répartition plus homogène des demandeurs d’asile sur le territoire national.
À Quinto, commune proche de Trévise en Vénétie, soutenus par la Ligue du Nord et le petit parti néofasciste Forza Nuova, les habitants ont obtenu gain de cause : les 101 demandeurs d’asile hébergés dans des appartements vides ont été transférés dans une ancienne caserne.
Peu avant, les résidents avaient mis le feu à des matelas, téléviseurs, lits de camp et autres objets destinés à ces personnes. Puis ils avaient quitté leur appartement et dressé des tentes dans un parc, assurant qu’ils ne se sentaient pas en sécurité chez eux.
Le gouverneur de la région, Luca Zaia, membre de la Ligue du Nord, a abondé dans leur sens déclarant qu’il fallait lutter contre l’« africanisation » de la Vénétie.
Dans la banlieue de Rome à Casale San Nicola, des affrontements ont opposé policiers, résidents et activistes du mouvement d’extrême-droite CasaPound (CPI). Les protestataires voulaient empêcher un car transportant 19 migrants d’entrer dans un tout nouveau centre d’accueil. Mais le préfet de Rome indigné par « ces manifestations d’intolérance envers des personnes qui ont tout perdu », ce sont ses propos, n’a pas cédé aux pressions.