Après une longue période de marasme, la Générale des carrières et des mines (Gécamines SA) tente, depuis quelques années, de sortir la tête de l’eau. Elle a porté sa production de cuivre à 60 % durant la période de six derniers mois, a déclaré courant juillet le directeur technique de cette société commerciale, Bester Ntambwe.
Selon lui, cette production est passée de 1.100 à 1.700 tonnes entre janvier et juillet 2015. Il a attribué cette performance au programme de relance de production de cette entreprise, qui doit s’étaler sur une période de 16 mois, avant d’attribuer cette embellie au nouveau concentrateur dénommé « HMS » installé à Kambove depuis l’année passée, que la production du cuivre a pris l’ascenseur.
Pour M. Ntambwe, ce matériel contribue à 70 % à la production de la société. En dehors du concentrateur, la Gécamines a aussi mis en place la nouvelle technique instaurée depuis peu dans les usines de Shituru à Likasi et qui est connue sous le nom de « Lixiviation en tas ». Cette technique apporte à la société plus de 500 tonnes de cuivre.
Cette augmentation de la production de la Gécamines a également entraîné des retombées positives sur le plan social des travailleurs. C’est ainsi que la paie des agents s’effectue sans trop de difficulté, grâce aux ressources propres générées par la société. La Gécamines met ainsi un terme à l’emprunt auprès des banques pour s’acquitter de cette tâche, selon la même source.
« Présentement, nos travailleurs sont payés chaque mois. C’est déjà quelque chose. Nous pensons que lorsque nous allons atteindre 2.500 à 3.000 tonnes, nous allons penser aux arriérés », a-t-il assuré. Il a par ailleurs déploré des coupures intempestives de l’énergie électrique, notamment à l’usine de Likasi et à Kambove, qui paralysent l’activité industrielle de la société. On rappelle que pendant ses années fastes, la Gécamines a produit jusqu’à 450000 tonnes de cuivre par an. La société a commencé sa descente aux enfers à la suite de l’effondrement de la mine de Kamoto qui intervenait pour plus de 60 % de sa production.
Rachetée à 58 millions de dollars, la CMSK est revendue à 52 millions
Il sied également de rappeler qu’aux termes de six mois d’âpres négociations, la Gécamines a cédé, depuis le 4 juillet 2015, le permis d’exploration 527 à la société Congo Dongfang International, société de droit congolais, mais filiale du groupe chinois Huayou Cobalt. Coût de la transaction : 52 millions de dollars. Le permis englobe, en pratique, les gisements de Luiswishi et de Lukuni ainsi que les remblais s’y trouvant, renfermant au total 354.619 tonnes de cuivre et 62.903 tonnes de cobalt. Pour mémoire, ce permis a été récupéré par la Gécamines lors de la fusion-absorption de sa filiale Compagnie Minière du Sud Katanga, CMSK. Qui était en fait une joint-venture entre la Gécamines et l’Entreprise Générale Malta Forrest, EGMF. La société d’Etat a dû racheter les parts sociales d’EGMF dans CMSK, pour quelque 58 millions dollars. Cette transaction laisse penser à une perte de 6 millions de dollars entre l’opération de rachat (58 millions de dollars) et de revente (52 millions). Selon la Gécamines, cette opération de vente a plutôt permis de réaliser une plus-value, d’autant plus que la société conserve, le concentrateur et le siège, les autres titres miniers dont les permis d’exploration 2603, 532, 7571 ainsi que les permis de recherches 1054, 1066, 2358 et 2808 qui faisaient partie du patrimoine de CMSK.