La modernisation des voies de communication est l’un des principaux facteurs d’expansion de la production agricole, de compétitivité du commerce, de croissance du secteur minier et de lutte contre la pauvreté, soutiennent les experts de la Banque mondiale venus évaluer le processus.
Le Projet de transport multimodal (PTM) piloté par la Banque mondiale fait l’objet d’une nouvelle évaluation. Une équipe d’experts venus de Washington évalue actuellement les avancées dans sa mise en œuvre par les entreprises et organismes publics impliqués dans ce projet, notamment la Société nationale des chemins de fer (SNCC). Lors de la précédente évaluation, en novembre 2014, il avait été constaté que le PTM butait à des difficultés de divers ordres. « Cette fois-ci, explique une source au siège de la représentation de la Banque mondiale à Kinshasa, il est question d’évaluer l’engagement juridique, la passation des marchés, la gestion financière, la sauvegarde environnementale et sociale ». En effet, les engagements légaux pour la bonne exécution du PTM étaient jugés moins satisfaisants.
Le Projet de transport multimodal a été conçu pour stimuler la croissance économique et faire reculer la pauvreté à travers les investissements ciblés. Conçu également pour accompagner la réforme de la gestion des infrastructures et services de transport, il comporte quatre volets. Le premier volet concerne le redressement de la SNCC pour un financement de 218,85 millions de dollars. Le naufrage de cette entreprise a des conséquences sur l’économie, en particulier sur la croissance du secteur minier, les régions productrices de cuivre étant reliées par rail aux principales voies d’exportation du pays. Selon les chiffres qui ont été avancés, la SNCC a besoin d’au moins 617 millions de dollars pour son redressement. Elle a déjà bénéficié de 25 millions de dollars dans le cadre du Projet d’appui à la compétitivité et au développement des entreprises du secteur privé, financé par la Banque mondiale.
Le deuxième volet vise le renforcement de l’efficacité des opérations et l’amélioration de la gouvernance du secteur (25,45 millions de dollars). Il s’agit de l’acquisition des équipements d’urgence par un certain nombre d’entreprises publiques de transport, notamment la Régie des voies maritimes (RVM), la Régie des voies aériennes (RVA), la Société commerciale des ports et des transports (SCPT) et la Régie des voies fluviales (RVF) pour améliorer globalement leurs opérations et consacrer leurs ressources internes à la restructuration. Ce volet porte aussi sur les plans sociaux : indemnités de départ à la retraite, réorganisation du ministère des Transports, formation et équipement des services du ministère. Il porte également sur la vérification annuelle des activités de passation des marchés et des opérations financières des entreprises publiques de transport pour renforcer la gouvernance de l’ensemble du secteur.
Par ailleurs, le troisième volet appuyé par un financement (2 millions de dollars) porte sur l’application des accords commerciaux internationaux. Au vu de l’étude en cours sur la facilitation du commerce international, le PTM favorisera la mise au point d’une stratégie de simplification des procédures applicables et l’élaboration d’un plan d’action connexe qui portera notamment sur le matériel, les équipements et les investissements dans les infrastructures de base nécessaires pour faciliter le mouvement des marchandises le long des principaux corridors de transport international du pays. Enfin, le quatrième volet (8,70 millions de dollars) concerne la gestion même du projet par la Cellule d’exécution du projet de transport multimodal (CEPTM) au sein du ministère des Transports.
Le développement du secteur des transports est l’un des principaux facteurs d’expansion de la production agricole, de compétitivité du commerce intérieur et extérieur, de croissance du secteur minier et de lutte contre le marasme économique des régions isolées, soutiennent les experts de la Banque mondiale. À l’heure du bilan, les Unités du PTM ont réalisé quatre plans sociaux à la SNCC et un autre à la Régie des voies fluviales (RVF). En plus, elles ont permis l’acquisition de 18 locomotives neuves pour le compte de la SNCC. Au vu de sa situation actuelle, le Congo est marqué par la pauvreté de transport multimodal. La pauvreté dans ce secteur se définit comme l’absence d’infrastructures et de trafic. Les routes, par exemple, sont le poumon de l’économie nationale en termes de ressources tirées de trafics et de revenus fiscaux. La Banque mondiale finance la réhabilitation des infrastructures de transport dans le cadre du don de l’Association internationale de développement (IDA) en faveur du Congo.
Ce fonds de 255 millions de dollars vise la bonne gouvernance, ainsi que la stabilité et la croissance économiques par la réhabilitation des infrastructures de transport. D’après les données de la Banque mondiale, seulement deux chefs-lieux des provinces, Matadi et Bandundu sont reliés par la route à Kinshasa, la capitale. Les villes de Kisangani et Mbandaka ne sont accessibles que par la voie fluviale, tandis que les six autres anciennes capitales provinciales ne sont desservies que par voie aérienne.