LE SOMMET tenu le 23 septembre au siège de l’ONU a offert aux participants une plate-forme pour démontrer comment ils comptent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 45 % d’ici 2030, ainsi qu’un objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Parmi les retombées du sommet, il y a l’annonce des programmes d’aide de la Banque mondiale, de la Banque interaméricaine de développement, de l’ONG Conservation International, et de l’Union européenne (UE).
Ces initiatives bénéficient du soutien financier des bailleurs comme l’Allemagne (250 millions de dollars promis) et la France (100 millions de dollars). L’UE mettra à disposition jusqu’à 190 millions dans le cadre de ses programmes de coopération et de développement, tandis que Conservation International apportera 20 millions de dollars. L’objectif est de financer des projets pour la préservation de la biodiversité, le développement d’une chaîne de valeur durable, la gestion durable des sols, la promotion des savoirs traditionnels et la coopération transfrontalière. Plusieurs chefs d’État, dont le Congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, ont pris part à ce sommet. Il a pris la parole à la tribune, comme les présidents colombien Ivan Duque et bolivien Evo Morales. Le Brésil a boycotté la réunion alors que le pays abrite les deux tiers de la forêt amazonienne.
Dispersion, lenteur, inefficacité
À la tribune, Emmanuel Macron, le président français, à l’origine de l’initiative avec le président du Chili, a ironisé à propos de cette absence du Brésil, tout en tendant la main à Brasilia, alors que le président Jair Bolsonaro l’a vivement accusé d’ingérence. « Quels sont nos risques ? Le premier, l’éléphant dans la pièce, ou plutôt celui qui n’y est pas, le Brésil! Tout le monde se dit, comment allez-vous faire sans le Brésil? Le Brésil est le bienvenu », a lancé le président français. « Tout le monde a envie de travailler avec le Brésil, cela viendra, il faut une démarche inclusive respectueuse de chacun et j’ai bon espoir que les prochains mois permettront d’avoir les solutions politiques qui permettent d’avancer », a-t-il ajouté. « Autres risques », selon lui: « Qu’on se dise des chiffres, des paroles mais sans résultat, le risque c’est la dispersion, c’est la lenteur, c’est l’inefficacité » et que l’on s’aperçoive après six mois ou un an que les fonds ne sont pas allés vers les populations ». Des équipes chargées du suivi seront donc désignées pour qu’au moment de la réunion COP25 au Chili en décembre soit défini le calendrier des premiers projets.
« Le changement climatique est l’enjeu le plus important de notre époque et le moment est venu d’agir », selon Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU. Il est encore temps de s’y attaquer mais tous les secteurs de la société devront produire un effort sans précédent, d’après lui. C’est pour concrétiser et accélérer les actions visant à mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le changement climatique qu’il a convoqué le Sommet Action Climat afin de relever les défis qui se posent. Ce sommet constitue une étape déterminante dans la coopération politique internationale et incitera de vastes mouvements de soutien au cœur de l’économie réelle. Ensemble, ces évolutions enverront des signaux politiques et commerciaux puissants et donneront un nouvel élan à la « course vers le sommet » entamée par les pays, entreprises, villes et sociétés civiles; élan nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et les Objectifs de développement durable, souligne Antonio Guterres.
Sommet de la jeunesse
Le Sommet Action Climat a été précédé par un autre sommet, samedi 21 septembre, celui de la jeunesse pour le climat, au siège même de l’ONU. C’est une plateforme mondiale pour tous les jeunes qui mènent des actions en faveur du climat, afin de promouvoir leurs solutions à l’ONU et engager un véritable dialogue avec les dirigeants sur l’enjeu le plus important de notre génération. Cet événement historique a été organisé dans le cadre d’un week-end d’activités en préparation du Sommet des Nations Unies pour le climat. La journée a été dédiée aux programmes réunissant jeunes activistes, innovateurs, entrepreneurs, acteurs du changement engagés dans la lutte contre les changements climatiques au rythme et à l’échelle nécessaires pour relever ce défi. L’événement a été orienté vers l’action, intergénérationnelle et inclusive, avec une représentation égale des jeunes leaders de tous les horizons.