LE BOURGET, Le constructeur européen Airbus a annoncé jeudi avoir enregistré pour 39,3 milliards de dollars de commandes fermes portant sur 241 appareils pendant le salon aéronautique du Bourget.
Avec les intentions d’achat, le total de commandes enregistrées par Airbus s’élève à 68,7 milliards de dollars, portant sur 466 moyen-courriers A320 et A320neo, long-courriers A330, A350, le dernier né de la gamme, et le super-jumbo A380, a annoncé le directeur commercial d’Airbus, John Leahy.
Boeing a décroché plus de commandes fermes qu’Airbus, un total de 286, selon les calculs de l’AFP. Et dans le match des nouveaux long-courriers en matériaux composites, Boeing a remporté plus de commandes pour son 787 Dreamliner qu’Airbus pour son A350XWB.
Mais M. Leahy a présenté des statistiques pour prouver que sur les cinq dernières années Airbus avait vendu plus de long-courriers que son rival américain, soit 820 contre 700, versions cargo comprises.
“Nous sommes très fiers de les avoir battus à environ 2 contre 1 au cours des cinq dernières années”, a-t-il déclaré en revendiquant 70% de part de ce segment du marché, celui où les marges de bénéfice sont les plus importantes.
L’A350, concurrent du Dreamliner, a continué à voler la vedette au salon du Bourget qu’il doit survoler vendredi. “Nous prévoyons un survol du salon demain probablement vers 13H00”, a déclaré le PDG d’Airbus Fabrice Brégier. “Ce ne sera pas un vol de démonstration bien sûr, mais l’avion sera visible pour ceux qui comme vous aiment l’aéronautique”.
Ce nouvel appareil a réussi vendredi dernier son premier vol d’essai, et avec le second vol mercredi, il a testé toutes ses capacités en termes d’altitude et de vitesse, a-t-il ajouté. “C’est la première fois dans l’histoire de l’aviation, qu’on ouvre le domaine de vol d’un avion en deux vols d’essai seulement”, selon lui.
M. Brégier s’est dit satisfait de la gamme de long-courriers qu’il propose et a déclaré ne pas vouloir chercher à contrer le futur 7779X. Boeing se prépare à lancer cette année cette version modernisée de son best-seller 777, qui sera seul à offrir une capacité de 400 passagers.
M. Leahy a d’ailleurs rappelé qu’avant de lancer l’A350XWB, Airbus avait lui aussi tenté de proposer comme Boeing, une version modernisée de son A330, rival du 777, et que le marché n’en avait pas voulu.
Le directeur commercial s’est dit convaincu de dépasser la cible de “largement plus de 800 commandes cette année”, et de vendre 25 Superjumbo A380 comme prévu.
M. Leahy a continué à prédire un bel avenir au plus gros avion de passagers au monde, entré en service en 2007 juste à avant la crise économique mondiale et qui jusqu’à présent ne s’est pas vendu comme Airbus l’espérait.
“Le trafic passagers double tous les quinze ans, a-t-il souligné. Dans quinze ans, vous ne pourrez pas faire atterrir deux fois plus d’avions aux aéroports Charles de Gaulle (à Paris), Heathrow (à Londres), Pékin ou Hong-Kong, New York JFK, vous aurez besoin de plus gros avions”.
Airbus a signé lundi un mémorandum d’accord avec le loueur d’avions Doric Asset Finance, spécialisé dans les gros porteurs, pour lui vendre 20 A380. L’A380 n’était pas jusqu’à présent proposé à la location.
Cet accord exclusif va permettre aux compagnies qui hésitaient à acquérir un Superjumbo d’en opérer pendant 10 ou 12 sans se soucier de la valeur à la revente ou des coûts de maintenance, a fait valoir le directeur commercial.
Les dirigeants d’Airbus ont finalement indiqué qu’avec le carnet de commandes actuel, Airbus n’avait plus de créneau de livraison disponible avant 2020, pour les long-courriers comme pour les courts. Seul l’A380 dispose encore de moins de cinq créneaux en 2015, selon eux.