Le patron de l’avionneur européen ne veut pas que les gouvernements nationaux s’ingèrent trop dans la phase industrielle de la construction de l’appareil.
Dans une interview au Financial Times, le 18 juin, le patron d’Airbus, Tom Enders, a menacé de retirer son groupe du projet commun de drone européen MALE si les gouvernements nationaux s’ingéraient trop dans la phase industrielle, «La répartition des tâches doit être faite intelligemment et non pas d’une manière hautement politisée, fragmentée entre les pays», a déclaré Tom Enders au quotidien économique britannique. «Je n’hésiterai pas à me retirer de projets si j’ai le sentiment que cela mène droit dans le mur», a-t-il ajouté.
Les gouvernements allemand, français et italien ont donné en mai le feu vert à des études techniques en vue de l’élaboration d’un drone de reconnaissance de type MALE (moyenne altitude longue endurance) européen, marché dominé par les États-Unis et Israël. Ce projet est porté par Airbus Group, Dassault Aviation et Alenia Aermacchi (groupe Finmeccanica) qui leur avaient soumis en mai 2014 une proposition concrète pour construire ensemble un drone militaire d’ici à 2020-2025.
L’étude de définition et la fabrication d’un prototype d’un drone de troisième génération seront dotées d’un budget de 60 millions d’euros sur deux ans. Rome, Berlin et Paris se sont engagés à apporter vingt millions d’euros chacun. À terme, le programme pourrait représenter un milliard d’euros d’investissements.