3 milliards de barils de réserves de pétrole sur les blocs I et II d’après un communiqué de la société Oil of Congo, avec des estimations de production de 50.000 barils par jour, augmenteraient le PIB de la République démocratique du Congo de 25%.
« Les mines ayant montré leurs limites, seule l’exploitation de l’énorme potentiel du pétrole de différents bassins sédimentaires peut accélérer de façon significative le développement du pays en quadruplant ou quintuplant l’actuel et insignifiant budget d’à peine 7 milliards de dollars pour un pays de 70 millions d’habitants sur un territoire grand comme toute l’Europe occidentale », déclarait Crispin Atama Tabe, le ministre des Hydrocarbures, lors de la semaine française tenue à Kinshasa, au mois de mai dernier. Des actions à moyen terme, devaient accompagner cette révolution pour accroitre, la production pétrolière de 25.000 à 225.000 barils, par jour, à l’horizon 2030, soutient-il. Il s’agit notamment de l’amélioration du code des hydrocarbures et la mise en valeur des bassins sédimentaires de la RDC, par l’accroissement de l’exploration et l’exploitation, en garantissant la transparence dans l’attribution des blocs pétroliers. Pour faire des hydrocarbures le levier du développement du Congo, c’est le chemin que se trace le gouvernement.
Les mines ayant montré leurs limites, seule l’exploitation de l’énorme potentiel du pétrole de différents bassins sédimentaires peut accélérer de façon significative le développement du pays
Crispin Atama Tabe
Cette politique commence à donner du fruit avec les résultats concluants de la société Oil of DR Congo, une filiale du groupe Fleurette de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, qui a découverte un potentiel champ pétrolier évalué à 3 milliards de barils, enfouis dans les eaux du lac Kivu, exactement dans les blocs I & II du Graben Albertine. Elle entrevoit une production de 50.000 barils, par jour. Cette réserve, à elle seule, équivaut à celle prouvée des pays, comme la Grande-Bretagne ou du Sud-Soudan, note un analyste.
Satisfactions et inquiétudes
La nouvelle a naturellement réjoui une grande partie de l’opinion congolaise, qui s’est mise à rêvé, des emplois directs et indirects que l’exploitation du pétrole devait générer dans un pays où plus de 80 % de la main d’œuvre active est au chômage, selon la Banque mondiale. Les politiques et économistes, avides des chiffres, prédisent pour le pays, un bon notable de 25% du PIB.
Une réalisation à long terme
« Un projet pétrolier est à long terme. Entre l’acquisition d’un contrat, l’exploration, la levée de fond et la commercialisation, il se passe un temps relativement long (entre huit à dix ans) », estime un analyste. Pour le cas échéant, la découverte des gisements intervient exactement, trois ans, après l’acquisition de la licence. La société est actuellement en pleine étude de faisabilité et s’est notamment fixée, pour la prochaine étape, de forer deux puits d’exploration, avant la certification définitive des résultats. L’implantation des infrastructures de production et de commercialisation (comme de nouvelles routes et un nouveau port) pourront prendre autant de temps. Il faut vite revenir sur terre, et poser chaque jour des actes qui vont rapprocher les congolais de cet objectif, qui pourra réellement changer la vie de tout un pays.