STEVE KALMIN, le directeur financier de Glencore, a déclaré à cette occasion que les activités de sa compagnie dans les pays où elle opère permettent aux gouvernements de « monétiser leurs ressources naturelles ». Ces derniers peuvent utiliser les impôts et les redevances pour fournir à leurs citoyens des services et des infrastructures qui améliorent leur qualité de vie. En République démocratique du Congo, le gouvernement a indiqué, en avril dernier, qu’il avait tiré 1,57 milliard de dollars de recettes de son secteur minier en 2018. Ce montant représente une hausse de 91 % par rapport aux revenus enregistrés en 2017, a souligné Henri Yav Mulang, le ministre des Finances.
Les impôts et redevances payés par Glencore représenteraient donc près de 38 % de ce total. La RDC qui est le premier producteur de cuivre en Afrique a ouvert ses mines à des grandes entreprises, notamment Glencore, Barrick, Ivanhoe Mines, China Molybdenum. Leader mondial de la production de cobalt, la RDC a promulgué en mars 2018 la version remaniée du code minier de juillet 2002 qui faisait la part belle aux entreprises minières. Cela va sans dire que la révision du code minier et du règlement minier qui s’ensuit pour rétablir un certain équilibre dans la répartition des revenus de la production ne fait pas encore l’unanimité.
Néanmoins, malgré la mise en garde des compagnies minières contre d’éventuelles pertes qui pourraient résulter de la fermeture de certaines mines et de la suspension de certains projets, la production du cuivre a atteint 1,2 million de tonnes. Celle du cobalt aussi en hausse de 43,8 %, a totalisé 106 439 tonnes alors que celle d’or a augmenté de 22,6 % à 28 539 kg. Si les revenus miniers ont presque doublé en 2018, ceux du secteur des hydrocarbures ont cependant chuté de 19 % pour s’établir à 165,6 millions de dollars.
Les prévisions de Moody’s
L’agence de notation prévoit un ralentissement de la performance des métaux de base dans les 12 à 18 prochains mois. Selon les prévisions de Moody’s Investors Service, les prix demeureront inférieurs aux niveaux atteints en 2018 et les marges seront sous pression à cause de la hausse des coûts. Le rendement du secteur diminuera à cause de plusieurs facteurs : les tensions commerciales continues entre les États-Unis et la Chine, l’incertitude entourant l’Accord de libre-échange nord-américain et le ralentissement de la croissance économique mondiale.
Si elle a maintenu des perspectives stables pour l’industrie mondiale des métaux de base à long terme, l’agence Moody’s précise que cela dépendra d’un certain nombre de conditions. Elle cite la reconstitution des ressources et la gestion des dépenses en capitaux, ainsi que l’augmentation de la demande. « Les dépenses d’exploration et de développement ont augmenté après plusieurs années de déclin, alors que les sociétés se concentrent sur le rétablissement de leurs finances. Étant donné le fait que l’industrie s’épuise et les années nécessaires pour qu’une nouvelle mine soit mise en production, le développement de nouveaux approvisionnements en cuivre, en nickel et en zinc demeure nécessaire », déclare Moody’s. Le grand défi restera la modification des régimes de redevances et de taxation et des réglementations minières. Ce facteur de risque devrait prolonger le temps et le coût de développement de nouveaux projets de métaux de base.