SE CONFIANT à la presse au sortir de l’audience, Christophe Carret, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour les deux Congo, a déclaré qu’il a rencontré Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre, pour « lui faire le point sur les résultats obtenus » dans le cadre du partenariat entre la République démocratique du Congo et la Banque mondiale, dont le cycle en cours de trois ans arrive à son terme l’année prochaine. Mais aussi pour entamer les discussions sur les perspectives. « Nous avions obtenu des fonds pour la RDC, tout l’enjeu est d’arriver à les engager.
Je lui ai dit qu’en moins de deux ans, la Banque mondiale, à travers son conseil d’administration, a réussi à engager 2,6 milliards de dollars pour des nouveaux projets, essentiellement concentrés sur le développement humain, donc l’éducation, la santé et la protection sociale qui permet de venir en appui aux plus vulnérables », a-t-il souligné. Et de poursuivre : « J’ai fait également remarquer que sur ces fonds obtenus, 1,5 milliard de dollars attend.
Kinshasa dans la mire
Nous espérons que la ratification des accords de financement par le Parlement pourrait se faire rapidement. C’est notamment le cas du grand projet d’appui à la politique de gratuité dans le secteur de l’enseignement primaire. » Quant aux perspectives, Christophe Carret a laissé entendre qu’elles sont suspendues à l’approbation de ce 1,5 milliard de dollars de projets.
« Une fois que ces projets sont ratifiés, nous pourrons discuter de la prochaine vague de projets. Cela concerne particulièrement, d’une part, le possible appui budgétaire en contrepartie des réformes en matière de gouvernance, notamment de gestion des finances publiques, pour aider le pays à atténuer les effets économiques de la pandémie de nouveau coronavirus. Et, d’autre part, le financement des infrastructures, notamment le bitumage des deux segments routiers, l’un dans le Nord-Kivu et l’autre dans le grand Kasaï.
Autre projet très important : le financement très conséquent d’un projet concernant la ville de Kinshasa qui permettrait notamment d’assainir, d’électrifier, de relier à l’eau les quartiers les plus pauvres de la ville. Ce sont là les perspectives pour l’année prochaine, a fait remarquer Christophe Carret.
À la représentation de la Banque mondiale à Kinshasa, on rappelle que celle-ci appuie des projets dans les secteurs clés du développement : infrastructures, apprentissage, protection sociale, santé, agriculture, gouvernance et secteur privé.
Les projets et les opérations de la Banque mondiale sont conçus pour soutenir les stratégies de réduction de la pauvreté dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Pour peu que ces politiques portent sur les réformes et les investissements destinés à améliorer les conditions de vie des habitants : éducation pour tous, routes, soins de santé de qualité, bonne gouvernance, croissance économique partagée, etc. Par ailleurs, la Banque soutient les priorités nationales et harmonise son programme d’aide avec celui des autres agences afin de renforcer l’efficacité de l’aide.
En chiffres, la Banque mondiale finance 10 projets clés en RDC dans l’objectif d’améliorer la gouvernance, renforcer le capital humain et diversifier l’économie. Pour la Banque mondiale, le partenariat stratégique devra être renforcé afin de lui donner une nouvelle impulsion dans la lutte contre la pauvreté. L’année dernière, lors de la visite de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à Washington aux États-Unis, les gouverneurs de province qui l’accompagnaient, a présenté à la Banque mondiale des projets intégrateurs porteurs de croissance dans huit provinces, en phase avec la stratégie pays 2020-2024.
Chiffrés à plus de deux milliards de dollars, ces actions prioritaires portent sur le renforcement de la gouvernance et la décentralisation, la consolidation de la paix, la résilience communautaire et la sécurité, le développement des secteurs productifs, la modernisation des infrastructures de base, le développement social et la valorisation du capital humain, la protection de l’environnement et la gestion durable du cadre de vie. En fait, la Banque mondiale veut toucher les parties affectées par la crise et qui ont eu de grandes poches de pauvreté.