N
ée de l’association du groupe Rawji et de Lucky Ciment Ltd, la Cimenterie du Kongo (CIMKO) affiche l’ambition de devenir le premier producteur national de ciment. Elle va entrer en service d’ici 2017, indique Patrick Vandewalle, le directeur général de Nyumba ya Akiba SA, la joint-venture issue de cette association. Avec une production annuelle de 1,2 million de tonnes de ciment, la CIMKO va supplanter la plus grande cimenterie du pays actuellement, à savoir la Cimenterie de Lukala dont la production se situe à environ 400 000 tonnes par an. Coût du projet : 270 millions de dollars.
D’après Patrick Vandewalle, la CIMKO sera l’une des plus grandes cimenteries en Afrique dans les années à venir. Les travaux de construction avancent à un rythme raisonnable. Implantée à Songololo dans l’actuelle province le Kongo Central, ce projet industriel va contribuer à résorber sensiblement la pénurie de ciment en RDC. Patrick Vandewalle précise que la pleine capacité de l’usine sera atteinte de manière progressive. Mais en 2016, le tiers de la capacité installée de l’usine sera atteint. L’énergie indispensable à la production (20 mégawatts) proviendra de la Société nationale d’électricité (SNEL), plus précisément de sa sous-station de Kwilu. C’est un consortium de bailleurs de fonds qui a financé le projet CIMKO via Nyumba ya Akiba. Il s’agit de la Banque mondiale à travers la Société financière internationale (SFI), la Banque africaine de développement (BAD), FMF, HBL et EKF.
Le capital de la CIMKO est détenu à 100% par Nyumba ya Akiba Sarl. Elle-même est codétenue de façon égalitaire par le groupe Rawji (50%) et Lucky Ciment Ltd (50%). Pour l’évacuation de sa production vers Kinshasa, la CIMKO privilégie la voie ferrée. Les travaux de modernisation du chemin de fer Kinshasa-Matadi par la Société commerciale des transports et des ports (SCTP) incitent à l’optimisme. L’usine de la CIMKO produira le sac standard de 50 kg de ciment portland ordinaire. « La qualité sera excellente car l’usine de CIMKO est ultramoderne », déclare son directeur général. « Elle est ce qu’est la Mercedes au secteur de l’automobile », ajoute-t-il. Les équipements de l’usine de la CIMKO ont été fabriqués au Danemark par FL Smith. Quant à la variabilité de la gamme de ciment, Patrick Vandewalle assure que CIMKO sera en mesure de produire différents types de ciment en fonction de la demande. En clair, la CIMKO produira du clinker, des blocs de ciment et des blocs de sulfate de ciment résistant… Pour la construction du barrage Inga III, par exemple, elle sera capable de fournir le ciment spécifique à ce grand projet. Le directeur général de CIMKO se veut aussi rassurant quant au prix de son produit. « Il sera adapté au marché.
Il baissera sans doute par rapport au prix actuel qui est autour de 15 dollars car l’offre de ciment, dans les deux prochaines années, augmentera sensiblement de 450 000 tonnes à 3 millions de tonnes par an », fait remarquer Vandewalle. En termes d’emplois directs, la CIMKO emploie 450 personnes pour l’instant, mais il y aura 10 000 travailleurs en tout.
Le directeur général de la CIMKO se réjouit de la mesure gouvernementale qui conditionne l’importation de ciment à la signature d’un contrat-programme. D’après lui, elle vise à protéger l’industrie locale qui emploie des milliers de Congolais, et qui contribue au Trésor public. Le climat des affaires est tout aussi bon pour ce manager belge qui confie qu’il a tout obtenu du gouvernement en termes de facilités.